Sévère baisse des transactions. L'offre ne suit pas la demande. La crise mondiale et le ralentissement économique se font de plus en plus ressentir. Cette fois-ci c'est le marché de l'immobilier d'entreprise qui en souffre. Les derniers chiffres publiés par Bank Al-Maghrib parlent d'une hausse de 0,6% des prix des actifs immobiliers pendant le premier trimestre de l'année 2012, contre un repli de 1% pour les volumes de transactions. Or, les professionnels du marché parlent d'une baisse plus importante des transactions, particulièrement pour l'immobilier d'entreprise. Plusieurs agents immobiliers spécialisés dans ce créneau constatent un ralentissement de l'activité. Badr El Yacoubi, DG de Property Solutions, l'affirme : «On pourra dire d'une manière incontestable qu'il y a moins de transactions et que l'année 2012, en particulier, n'est pas favorable à l'investissement dans l'immobilier». En fait, la conjoncture difficile et le ralentissement économique ont poussé plusieurs entreprises à renoncer aux projets visant à changer de locaux en faveur d'une rénovation de leurs anciens sièges. D'autre part, les professionnels déplorent la non adéquation de l'offre dans ce segment. L'immobilier d'entreprise a bénéficié, entre 2005 et 2009, de l'afflux des investissements dans les immeubles dédiés aux professionnels, en offrant des plateaux entièrement équipés. Cependant, le tissu économique marocain est principalement composé de petites entreprises dont l'effectif ne dépasse pas 50 personnes et, par conséquent, elles ont besoin d'une superficie beaucoup plus petite que celle offerte pas ce genre de plateaux de bureaux. La négligence des besoins de cette catégorie d'entreprises a créé un décalage entre l'offre et la demande puisque la majorité de ces entreprises n'en tirent pas satisfaction, ce qui les pousse à s'installer dans des appartements transformés en bureaux ou locaux commerciaux. Cette situation a favorisé, entre autres, le développement de centres d'affaires qui proposent des offres de domiciliation commerciale ou même des bureaux virtuels qui permettent de disposer d'une adresse sans avoir à s'engager dans la signature d'un bail de longue durée ou à embaucher un personnel administratif. Certes, ce genre d'offres encourage surtout les start-up à démarrer leurs activités sans plomber la facture, mais les centres d'affaires profitent du vide juridique. En revanche, les entreprises marocaines se développent et s'alignent de plus en plus sur les standards internationaux et cherchent des actifs bien situés, disposant de services facilement accessibles et sécurisés. Le marché de l'immobilier professionnel est sans doute un secteur très rentable appelé à connaître une croissance soutenue boostée par une éventuelle reprise de la croissance de l'économie marocaine. Mais, gare au redémarrage ! «Si, à court terme, les avantages et les inconvénients de la rareté de l'offre se contrebalancent, il en sera autrement à moyen terme, lorsque le marché se réveillera, les entreprises n'auront pas grand-chose pour satisfaire leur appétit», nous explique un expert en immobilier.