Parité parfaite dans l'accès aux soins médicaux. Inégalités de plus en plus réduites dans l'éducation. Un gros travail en ce qui concerne la participation à la vie politique et économique reste à faire. Le Global Gender Gap Report 2012 (rapport mondial sur les écarts entre les hommes et les femmes), septième édition du Rapport du Forum économique mondial sur le sujet, classe le Maroc à la 129ème place sur les 135 pays étudiés. Le classement n'a pas changé, malgré un léger gain sur le score général (0,583 sur une échelle de 0 à 1 ; 0,00 : inégalité, 1,00 : égalité). Si en termes de santé et de survie (0,971), le Maroc a réalisé d'énormes progrès, les opportunités économiques offertes aux femmes restent largement insatisfaisantes (0,415). Ainsi, le Maroc est devancé par le Mali (128ème), l'Iran (127ème) l'Egypte (126ème) ou encore le Népal (123ème) ! En effet, depuis la première publication de ce rapport en 2006, le score du Maroc reste inchangé, mais le pays ne cesse de reculer dans le classement général, selon les chiffres du World Economic Forum. Au niveau mondial, les pays nordiques sont les plus avancés en la matière : l'Islande, la Finlande, la Norvège et la Suède ont réduit de plus de 80 % les inégalités entre les sexes. Au bas du classement, certains pays doivent encore réduire les inégalités existantes entre les sexes d'environ 50 %, tandis que plus de la moitié des pays étudiés n'ont pas pu réduire les inégalités économiques entre les sexes de plus de 5 % au cours des sept dernières années. Le Global Gender Gap Report classe les pays selon leur capacité à réduire les inégalités entre les sexes dans quatre principaux domaines : la santé et la survie, l'accès à l'éducation, la participation politique et l'égalité économique. Dans les domaines de la santé et de l'éducation, tandis que de grandes inégalités subsistent dans certains pays tels que le Pakistan, l'Ethiopie, le Yémen et le Bénin, des progrès considérables ont été réalisés au niveau mondial, avec une réduction de 96 % des inégalités en matière de santé et de 93 % des inégalités dans l'éducation dans les 135 économies étudiées dans le rapport. Dans ce cadre, la parité au Maroc est parfaite, la femme ayant davantage accès aux soins médicaux que l'homme (score : 1,03). Une comparaison au niveau mondial révèle que les inégalités économiques entre les sexes s'élèvent à 60 %, tandis que 20 % seulement du fossé dans la participation politique ont été réduits. À long terme, ces statistiques reflètent une amélioration du statut économique des femmes dans le tiers des 135 pays étudiés, y compris dans les quatre premières économies mondiales : les Etats-Unis, la Chine, le Japon et l'Allemagne. Toutefois, ces progrès restent lents, car seuls neuf pays ont réalisé des progrès de plus de 10 % au cours des sept dernières années et 75 pays se sont améliorés de moins de 5 %. Les données indiquent une profonde corrélation entre les pays les plus aptes à réduire les inégalités entre les sexes et ceux les plus compétitifs sur le plan économique. Et c'est là que le bât blesse au Maroc : seuls 13% des entreprises marocaines ont une femme dans leur tour de table. Ce chiffre met en cause le dynamisme de l'entrepreneuriat féminin dans le Royaume. La femme marocaine a aussi 50% de chances de moins que l'homme en ce qui concerne l'accès aux crédits ou pour l'acquisition d'un terrain. Les pays arabes au bas de l'échelle Dans le Monde arabe, les Emirats Arabes Unis (107) continuent de plafonner, avec une moyenne toujours plus élevée de la participation des femmes à la vie économique et en terme d'égalité d'accès à l'éducation. Le pays enregistre également une réduction des inégalités entre les sexes dans l'enseignement supérieur, où environ trois fois plus de femmes sont inscrites par rapport aux hommes. La Syrie, dont les données ont été recueillies avant le début de la guerre civile, a régressé de trois places et occupe désormais le 132ème rang derrière l'Arabie Saoudite (131ème), qui enregistre une amélioration de près de 10 % de son score par rapport à 2006. Le Yémen (135ème) reste au dernier rang du classement des pays du Monde arabe, en dépit des progrès réalisés depuis 2006.