La CGEM et la CEOE résolues à participer au renforcement des relations bilatérales. Les patrons des deux pays s'accordent sur la nécessité d'identifier de nouveaux mécanismes permettant de faire face aux défis lancés aux entreprises. A fin 2011, les échanges entre les deux pays placent l'Espagne comme premier fournisseur et investisseur au Maroc. En marge de la réunion de la Haute Commission mixte maroco – espagnole, une rencontre entrepreneuriale a été organisée par la Confédération Générale des Entreprises du Maroc et la Confédération Espagnole des Organisations d'Employeurs (CEOE). Avec pour nouvelle donne le constat que l'Espagne est devenue premier fournisseur et premier investisseur au Maroc. Un positionnement que beaucoup estiment conjoncturel, mais qui ne laisse pas les entrepreneurs des deux pays indifférents. Profitant de cette grand-messe, les entrepreneurs marocains et espagnols réunis ont tenu à transmettre certaines observations en vue de soutenir les efforts consentis pour renforcer le cadre de développement de l'activité entrepreneuriale entre les deux pays. Notamment le rôle que joue le secteur privé en sa qualité de moteur de développement, de croissance, de compétitivité et de création d'emplois ; confirmant d'ailleurs l'étroite collaboration entre les deux organisations patronales CGEM et CEOE et leurs capacités à créer un tissu d'intérêts communs tout au long des années. La conjoncture économique actuelle étant ce qu'elle est, les patrons des deux pays s'accordent sur la nécessité d'identifier de nouveaux mécanismes permettant de faire face aux défis lancés à nos entreprises. D'ailleurs, lors de cette rencontre patronale ils se sont engagés à favoriser l'émergence de nouvelles conditions économiques propices à la création de richesse conjointe. A cet égard, les deux parties conviennent que la transparence est un élément-clé dans les relations commerciales, dans le renforcement de l'investissement et dans la réalisation d'une coopération financière efficace et compétitive. Dans leur déclaration commune, la CGEM et la CEOE se sont engagées à soutenir les réformes politiques, sociales et structurelles entreprises par les deux gouvernements et les encouragent à les activer davantage dans l'objectif de créer un environnement d'ouverture et de compétitivité accrue favorisant l'investissement, la concurrence loyale et permettant la création de richesse. Rappelons que l'accord sur les tarifs douaniers entre le Maroc et l'Union européenne est entré en vigueur le 1er mars de cette année. Dans ce sens, les deux parties saluent le processus de libéralisation réalisé dans l'échange de biens industriels et agricoles, qui doit être complété au plus vite à travers un accord ambitieux concernant les services. De son côté, Miriem Bensaleh, présidente de la CGEM, a rappelé qu'à fin 2011 les exportations marocaines vers l'Espagne se sont élevées à 32 milliards de DH, contre 25 milliards de DH un an auparavant. Au titre du premier trimestre 2012, elles ont atteint un peu plus de 8 milliards de DH. Parmi les principaux produits exportés en 2011, figurent le textile, qui représente 29%, des volumes expédiés, suivi des fils et câbles électriques, correspondant à 11% de ces volumes. La troisième famille de produits exportés vers le marché espagnol est celle des crustacés et des coquillages qui constitue 10% du volume global de l'offre marocaine. Les importations marocaines du marché ibérique se sont élevées à fin 2011 à 39 milliards de DH, contre 31 milliards en 2010. Au terme du premier trimestre 2012, les produits importés du Royaume ibérique ont atteint 11 milliards de DH. Les semi-produits divers dominent les importations marocaines d'Espagne, soit 8% représentant 2,9 milliards de DH. Ils sont suivis des importations d'énergie électrique qui ont totalisé plus de 2,3 milliards de DH à fin 2011. Aujourd'hui, les deux parties veulent mettre en valeur le Statut avancé du Maroc avec l'Union européenne qui représente l'intégration progressive dans le marché intérieur européen et la convergence réglementaire marocaine avec l'acquis communautaire comme modèle clair d'intégration économique des deux marchés fondés sur la complémentarité. A l'instar de ce qui est fait avec la France, les patrons marocains et leurs homologues espagnols veulent se positionner comme plateforme d'affaires sur des marchés tiers. Miriem Bensaleh a rappelé que le renforcement des relations bilatérales doit avoir pour ambition l'accélération du mouvement de partenariat ainsi qu'un épanouissement économique mutuel, bénéficiant équitablement aux deux pays, dans le respect de leurs spécificités et de leurs intérêts. «Notre pays s'est doté de stratégies sectorielles ambitieuses qui donnent une visibilité claire aux opérateurs marocains et étrangers. La volonté d'atteindre un développement intégré et pérenne guide l'ensemble de nos actions afin de mettre à la disposition des investisseurs, des entrepreneurs et des porteurs de projets, les bases d'une économie durablement performante», explique-t-elle. Elle s'est également adressée aux entreprises marocaines les incitant à saisir les opportunités complémentaires d'investissement qui se présentent en Espagne, afin de mieux ancrer le Maroc à un espace régional tourné vers le Nord. Dossier réalisé par I. Bouhrara