Le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane et son homologue espagnol, Mariano Rajoy ont appelé, mercredi à Rabat, les opérateurs marocains et espagnols à saisir l'occasion pour participer aux chantiers en cours au Maroc, en matière notamment d'énergies renouvelables, d'assainissement, d'agriculture, de tourisme et d'industrie. Ouvrant les travaux d'une rencontre entrepreneuriale maroco-espagnole, organisée en prélude de la réunion, ce mercredi même, de la haute Commission mixte maroco-espagnole, A. Benkirane s'est félicité de l'excellence des relations maroco-espagnoles, ajoutant que son gouvernement œuvre actuellement pour approfondir les relations du Maroc avec ses partenaires stratégiques dont en premier lieu le Royaume d'Espagne. Il a précisé dans ce cadre que le Maroc aspire à développer ses relations de coopération avec l'Espagne non seulement dans le domaine commercial et économique, mais également culturel et dans tous les secteurs de la vie. Pour ce faire, le gouvernement travaille sans relâche pour préparer le terrain et créer aux entreprises marocaines un climat des affaires beaucoup plus propice en prenant des mesures pour simplifier les procédures administratives (si ça ne dépendrait que de moi, je les supprimerai, a-t-il dit) et en lançant nombre des chantiers ayant trait à la réforme de la justice, de la fiscalité et de la loi cadre des investissements. Pour ce faire, le gouvernement s'est créé une commission interministérielle en charge du dossier comme il est en discussion avec la confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) pour examiner la situation des investissements publics et privés et les moyens de les relancer. En d'autres termes, c'est tout le Maroc qui est en chantier, a-t-il dit, invitant les opérateurs espagnols à venir nombreux travailler avec leurs homologues marocains dans leur intérêt et celui des deux pays. Il a appelé pour ce faire la CGEM et son homologue espagnole, la Confédération des entreprises espagnoles (CEOE) à renforcer leurs relations de partenariat pour aider les entreprises des deux pays à se créer toutes les opportunités de valoriser leurs capitaux. Pour sa part, le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a réaffirmé la volonté de son pays de développer davantage ses relations avec le Maroc non seulement au niveau politique, mais également économique et commercial. 42 % des exportations espagnoles en dehors de l'Union européenne vont au Maroc, qui représente ainsi le 2e client de l'Espagne (hors-zone Euro), alors que 18 des importations espagnoles sont issue du Maroc, selon lui. Il a indiqué dans le même ordre d'idées que plusieurs entreprises espagnoles se sont installées au Maroc, encouragées par le climat des affaires favorable qui règne dans le pays, en raison notamment des réformes en cours dans le Royaume. Et ce ne sont pas les opportunités d'investissement qui manquent au Maroc notamment dans les domaines de l'assainissement et des énergies renouvelables, a-t-il dit, ajoutant que le gouvernement espagnol est déterminé à accompagner les entreprises espagnoles au cours de leurs activités au Maroc. Le Maroc et l'Espagne sont plus que jamais décidés à aller de l'avant pour créer un nouveau modèle de partenariat à la hauteur de leurs excellentes relations politiques, a-t-il dit. De son côté, Mme Miriem Bensalah Chaqroun, présidente de la CGEM, a réaffirmé la volonté de son organisation de développer une nouvelles approche devant contribuer au développement des relations économiques et commerciales entre le Maroc et l'Espagne. Elle a rappelé que le Maroc, pays stable et en plein chantier (grands projets structurants, justice, fiscalité, procédures administratives, etc.) est soucieux de renforcer ses échanges économique et commerciaux avec l'Espagne, son premier fournisseur et le premier investisseur étranger dans le pays. Les textiles, les câblages électriques et les crustacés sont les principaux produits exportés par le Maroc vers l'Espagne, alors que l'énergie et les semi-produits sont les principaux produits qu'il en importe. En effet, à fin 2011, les exportations marocaines vers l'Espagne se sont élevées à 32 milliards de DH contre 25 milliards de DH un an auparavant. Au titre du premier trimestre 2012, elles ont atteint un peu plus de 8 milliards de DH, a-t-elle dit. Les entreprises espagnoles sont appelées dans ce cadre à œuvrer pour prendre contact avec leurs partenaires marocaines pour exploiter ensemble les occasions offertes dans l'intérêt des deux pays et examiner des opportunités qui leur sont offertes pour la première fois dans le Maroc de la modernité et des réformes, a-t-elle souligné. Pour les partenaires marocains et espagnols, «le Maroc est un foyer de richesse partagée», a-t-elle estimé. Abondant dans le même ordre d'idées, le président de CEOE, Juan Rosell, a estimé nécessaire pour son organisation d'être présente au Maroc et pour la CGEM d'être présente en Espagne pour pouvoir contribuer à augmenter les échanges commerciaux entre les deux pays. Il a rendu hommage à cette occasion aux réformes en cours au Maroc visant, a-t-il estimé, à édifier une «société plus ouverte» et à promouvoir des méthodes de gouvernance fondées sur «la transparence et la participation». Il a par ailleurs appelé le gouvernement espagnol et l'Union européenne à appuyer l'effort des deux pays visant la mise en œuvre d'un nouveau modèle d'intégration économique réussi fondé sur la complémentarité entre les deux rives de la Méditerranée. Cette rencontre est la deuxième du genre à être organisée au Maroc sur les relations maroco-espagnols, après la 7e édition du Forum d'investissement et de coopération entrepreneuriale Espagne-Maroc, dot les travaux ont eu lieu les 19 et 20 juin à Casablanca, à l'initiative de l'Institut espagnol de commerce extérieur (ICEX). Bureau de Rabat : M'Barek Tafsi (Lire également en P.3)