Casablanca veut rompre avec cette image tiers-mondiste dune ville au parc hôtelier vieillissant qui n'offre pas une qualité de services à la hauteur dune métropole économique. Casablanca est une ville ne disposant d'aucun attribut parmi ceux nécessaires au développement du tourisme en milieu urbain. Malgré tout, la ville se donne comme objectif dattirer un million de touristes à lhorizon 2012 et quelque 20 milliards de DH doivent , ainsi, être alloués à ce projet très ambitieux. Casablanca ville touristique ? Une question dont la réponse serait demblée négative. Pourtant, la ville est classée troisième en terme darrivées touristiques. Résolument dédiée au monde des affaires, Casablanca ne présentait jusquà un passé récent quun faible intérêt touristique. Voilà pourquoi le contrat-programme «Vision 2012», signé en 2003, essaye de positionner fortement la ville sur le segment relatif au tourisme daffaires, dont lévolution est directement liée au dynamisme économique de la ville. Ce contrat-programme repose sur trois principales dynamiques, à savoir lurbain, le culturel et les loisirs. Lenjeu est de taille : faire de Casablanca une grande métropole touristique. Avec tous ses déséquilibres, ses fractures sociales et sa paupérisation, une telle ambition relève dun travail titanesque. Défis ambitieux Les promoteurs de cette Vision 2012 sont conscients du défi à relever. «Il est plus aisé détablir un plan de développement régional pour un tourisme balnéaire sur un terrain vierge que détablir un plan pour le tourisme de métropole», affirme Omar Kebbaj, président du CRT de Casablanca. En réalité, il ne sagit pas dinventer quelque chose de nouveau, puisque le tourisme de grande métropole existe déjà. Plusieurs villes comme Marseille, Barcelone, Lisbonne, qui ont voulu se positionner comme métropoles dexcellence, sont passées par là et ont fait le même parcours que Casablanca doit suivre. A cet égard, Omar Kabbaj affirme que rien na été laissé au hasard. «Nous avons été aidés dans lélaboration de cette vision par des experts internationaux, notamment la Fondation Metropoli qui nous a été dun grand secours. Nous avons également été aidés par le président des urbanistes européens et un certain nombre de compétences pour mettre en place cette vision », renchérit Omar Kebbaj. Mais, avant de vouloir lancer le tourisme de grande métropole, il faut mettre à niveau la ville sur tous les plans : urbain, déplacements urbains, esthétique, sécurité, espaces verts Ce sont là quelques-uns des attributs nécessaires pour le tourisme de grande métropole. Dans ce sens, les Casablancais notent une nette amélioration. Ceci sexplique par le consensus régional établi autour de la Vision 2012 pour que les forces vives de la cité adoptent et sapproprient cette vision. Donc, il fallait un consensus régional, doù la signature de laccord-cadre lors des assises du tourisme de Casablanca en 2003 avec le wali, le maire, le président de la Région et le CRT de Casablanca. Lapport de lEtat en attente La Vision 2012 est aujourdhui à une étape cruciale. Il faut la défendre vis-à-vis de lEtat. On ne peut pas envisager la prospérité du Maroc sans la prospérité de Casablanca et lEtat ne peut pas rester indifférent au développement dune cité comme Casablanca : elle est le premier pôle urbain, la première ville économique, elle représente 50 % du PIB, elle est le premier contribuable du Maroc «Il fallait donc que, tous ensemble, nous envisagions une sorte de contrat ou daccord avec lEtat pour que le levier tourisme se mette en place. Et, aujourdhui, nous sommes dans cette phase dapplication qui suit son chemin », ajoute Kebbaj. La signature dun accord-cadre entre la région du Grand Casablanca et lEtat, que les promoteurs de la vision espèrent conclure le plus tôt possible, marquera certainement un tournant pour le secteur touristique de Casablanca.