Les offres de Kounouz Biladi demeurent inaccessible. Seulement 8 millions de Marocains sont en mesure de s'offrir des vacances dans le cadre du plan. Des centres de vacances sont en construction pour répondre aux besoins réels de la demande interne. Si le mois de Ramadan est une aubaine pour les commerçants, il n'en est pas de même pour l'activité touristique. En effet, depuis 4 années les grandes vacances coïncident avec le mois sacré. Résultat : la durée des congés annuels se réduit notamment pour les familles avec enfants ayant choisi de voyager pendant les vacances scolaires. Cependant, les habitudes des Marocains ont considérablement évolué. Le tourisme interne a connu une augmentation de 15% par an durant les 5 dernières années. Les professionnels estiment que le secteur est tiré par cette demande interne en pleine croissance. Pourtant, l'offre disponible sur le marché ne répondait pas à la demande interne. Pour y remédier, le ministère du Tourisme, en partenariat avec l'Office national marocain du tourisme (ONMT), la Fédération nationale de l'industrie hôtelière et la Fédération nationale des agences de voyages, lançait l'opération Kounouz Biladi en 2003. Ce programme, censé être l'un des chantiers cruciaux du secteur touristique, n'a pas donné les résultats escomptés. C'est le constat que font aujourd'hui les hôteliers et les voyagistes marocains qui estiment que le plan Kounouz Biladi présente certaines limites. D'après Youssef Drafate, Directeur général du site Jevoyage.ma; «ce programme a perdu en crédibilité au fil du temps auprès des Marocains qui estiment que les tarifs proposés dans cette opération ne sont toujours pas attractifs, en plus des problèmes d'indisponibilité en haute saison... ». Il précise qu'aujourd'hui sur plus de 30 millions de Marocains, seulement 8 millions sont capables de se payer des vacances avec ces offres, notamment la classe A, B et C+ pour des hôtels de 3 étoiles et plus et pour un budget à partir de 500 DH/jour et par famille. Par exemple, pour la destination Tanger, les prix varient entre 260 et 402 DH/jour et par personne. Pour une famille comprenant 2 adultes et deux enfants (entre 2 et 12 ans), la facture pour un séjour d'une semaine est de 3.640 à 5.628 DH uniquement pour l'hébergement avec petit déjeuner, en plus du supplément des enfants pour lesquels, à partir d'un certain âge, il faut payer un demi-tarif. Une offre qui reste inaccessible pour la grande majorité des ménages de la classe moyenne. D'après Youssef Drafate, si aujourd'hui l'offre proposée dans le cadre de Kounouz Biladi n'est pas adaptée aux besoins réels des Marocains, c'est qu'elle est plus orientée vers les clients étrangers. Cependant, il faut préciser que contrairement au discours officiel, les agences de voyages s'adressant au marché étranger sont en crise et que c'est le tourisme national de la classe moyenne + et supérieure qui sauve en quelque sorte la mise. Une croissance qui dynamise le marché et permet de tirer vers le bas les tarifs. Conscient de la situation et des retombées peu lucratives du plan Kounouz Biladi, l'Etat construit des centres de vacances qui pourraient éventuellement combler ce vide.