Les coûts de fonctionnement d'une activité sur Internet sont moindres que ceux d'une activité «traditionnelle». Le web permet d'emblée de toucher un large public (13 millions d'internautes au Maroc), alors qu'un magasin avec pignon sur rue ne touchera que sa zone de chalandise. Jevoyage.ma a fait voyager plus de 5.000 personnes en 2011. Explications de Youssef Drafate, Directeur général de jevoyage.ma. - Finances News Hebdo : Pouvez-vous nous présenter votre activité ? - Youssef Drafate : Jevoyage.ma est une agence de voyages sur Internet, dédiée aux Marocains pour les faire voyager au Maroc et à l'étranger. Sachant que nous ciblons prioritairement les jeunes actifs et les familles, nous créons et composons des produits attractifs, variés et originaux (offres promos, activités originales, nouvelles destinations), sous forme de packages clé en main et suivant différentes thématiques correspondant aux différentes occasions de voyages de notre clientèle (bien-être, aventure, vacances scolaires, découverte, religieux, vacances dété, shopping, foot,etc.). Notre offre est proposée prioritairement sur notre site Internet, afin de permettre à notre cible d'accéder facilement et à tout moment à nos produits, les comparer et trouver celui qui correspond le plus à ses besoins et/ou désirs. Cette approche nous permet de répondre à une demande plus spécifique en terme de voyages auprès d'un public de plus en plus exigeant et friand de nouvelles expériences au Maroc ou à l'étranger - F. N. H : Combien de personnes travaillent actuellement chez vous ? - Y. D. : Nous avons commencé notre activité avec uniquement 3 agents. Actuellement, 14 personnes travaillent au sein de Jevoyage.ma. - F. N. H : Pourquoi avoir opté pour cette formule au détriment d'une agence de voyages dite traditionnelle ? - Y. D. : Les agences traditionnelles commercialisent davantage les produits standards, comme la réservation d'hôtels, la vente de billets d'avion, ou les produits Omra et Haj. Je voyage.ma a d'abord choisi cette formule pour pouvoir proposer des produits innovants sous forme de packages clé en main, vers des destinations diversifiés, à des clients qui ne trouvent pas satisfaction à leurs besoins auprès de ces agences. Ce qui lui permet de développer d'autres segments du tourisme orientés vers le marché national et mal exploités jusqu'à présent. Aussi, les coûts de fonctionnement d'une activité sur Internet sont moindres que ceux d'une activité «traditionnelle», puisqu'elle ne nécessite pas de grands investissements en immobilier, et avec un grand magasin bien situé, elle utilise moins de ressources humaines et permet un traitement plus automatisé de l'information et des demandes. De plus, sur Internet il est plus facile d'atteindre un volume important permettant de mieux négocier les tarifs d'achats, grâce aux 80.000 visites mensuelles réalisées sur notre site et qui sont en constante évolution. De plus, le web vous permet d'emblée de toucher un large public (13 millions d'internautes au Maroc), alors qu'un magasin avec pignon sur rue ne touchera que sa zone de chalandise. - F. N. H : Comment vous rémunérez-vous ? - Y. D. : Une agence de voyages compose généralement ses produits de prestations fournies par les hôteliers, les compagnies aériennes ou les autres acteurs du domaine, qu'elle réserve ou achète à des tarifs «spécial agence» ou carrément promotionnels ou exclusifs, suivant les négociations entamées avec ces fournisseurs, le volume d'achat et l'état du marché touristique. Ensuite chaque agence applique une marge sur le coût de revient de ces produits suivant sa politique tarifaire et ses coûts fonctionnels et marketing. Dans notre cas, nous essayons d'avoir des tarifs intéressants auprès de nos différents prestataires et d'appliquer des marges raisonnables pour rester compétitifs au niveau du marché et surtout au niveau de l'e-tourisme au Maroc. - F. N. H : Pensez-vous que la clientèle marocaine est prête à accueillir ce genre de services ? - Y. D. : À 100%. Avant le lancement du site, notre étude de marché nous a convaincus du très fort potentiel de développement du e-tourisme et du manque d'offres intéressantes qui était proposées jusque-là aux Marocains. Le nombre actuel d'internautes qui frôle les 13 millions et l'engouement des classes A et B pour ce type de produits en sont la preuve . D'ailleurs, Jevoyage.ma a fait voyager plus de 5.000 personnes en 2011 ! - F. N. H : Les agences de voyages conventionnelles qualifient vos services de concurrence déloyale ; qu'en pensez-vous ? - Y. D. : D'abord, nous ne proposons pas les mêmes services puisque la plupart des agences traditionnelles ciblant les Marocains font de la billetterie, de la réservation d'hôtels et les produits Haj et Omra, alors que notre point fort est la proposition d'offres packagés à forte valeur ajoutée adaptées à des besoins plus complexes et plus spécifiques. Ensuite, le fait que nos prix soient généralement moins chers n'est pas seulement lié à nos coûts de fonctionnement plus faibles mais aussi à notre force de négociation et à des partenariats que nous avons élaborés au niveau national et international pour accéder à des tarifs préférentiels, voire privilégiés. En fait, il s'agit d'être plus compétitifs et de cibler certains segments importants non encore touchés par ces agences. - F. N. H : Vos conseils pour aider le développement de cette activité au Maroc ? - Y. D. : Quelques conseils pour un meilleur développement de l'e-tourisme au Maroc : • encourager les agences et prestataires touristiques à se tourner plus vers le marché national et lui proposer des offres adaptées et aussi compétitives que celles accordées aux marchés étrangers ; • encourager les Marocains à voyager plus au Maroc et à l'étranger ; • favoriser les associations, les partenariats et les échanges de bons procédés entre les différents acteurs du secteur pour un meilleur échange de l'information, une offre diversifié et adaptée aux Marocains et une force de frappe plus grande auprès des prestataires internationaux ; • mettre en confiance les internautes par rapport aux moyens de payement en ligne et veiller continuellement à la sécurité des transactions Internet. Propos recueillis par W. Mellouk