Parmi les recommandations, la réaffirmation du rôle central de l'UMA s'impose avec force. La capacité des opérateurs économiques à conduire des investissements dans tout l'espace régional sans aucune restriction, interconnecter les places boursières, encourager l'installation des filiales et lancer un processus vers la création d'une banque centrale régionale, sont autant de défis à relever pour la région. L'intégration financière en Afrique du Nord a fait l'objet d'un débat pendant deux jours. Des experts maghrébins ont passé au peigne fin les voies et moyens pour avancer dans le processus d'intégration financière en Afrique du Nord, et ce dans le cadre du processus d'intégration régionale. Au menu des discussions figure la problématique de l'intégration financière, alors que le processus d'intégration commerciale tarde à se concrétiser, l'état des lieux de l'intégration financière et les scénarios envisageables pour la concrétisation de l'intégration financière régionale. A l'issue des travaux, un certain nombre de recommandations a émané du débat. Nous pouvons citer en premier lieu la réaffirmation du rôle central du Secrétariat Général de l'UMA dans le suivi du processus d'intégration financière afin de s'assurer une coordination optimale, tout en évitant une hypertrophie institutionnelle. Les experts se sont également mis d'accord sur la nécessité de l'intégration financière pour accompagner et optimiser l'intégration commerciale et le besoin de conduire les deux processus de manière simultanée. La question de l'opportunité de l'intégration financière en Afrique du Nord est liée à celle même du processus d'intégration, en général, et du lien qu'elle doit entretenir avec lui. L'analyse des différentes expériences, qu'elles soient africaine, européenne ou asiatique ainsi que la prise en compte des considérations théoriques sur le processus d'intégration, suggèrent en effet qu'un niveau minimal d'intégration commerciale est nécessaire pour l'intégration financière. Les avantages attendus de l'intégration financière et les efforts déjà réalisés aussi bien au niveau des pays pour rapprocher leurs systèmes financiers des standards internationaux qu'au niveau régional pour harmoniser les systèmes de paiement, financer le commerce extérieur et les investissements, plaident pour la conduite simultanée des deux processus. Les experts ont également reconnu l'urgence de compléter le plan d'action pour l'intégration financière au Maghreb en menant des actions qui accélèrent l'intégration financière en l'assortissant d'un calendrier indicatif. Le leitmotiv est de rendre effective la capacité des opérateurs économiques à conduire des investissements sur tout l'espace régional sans aucune restriction, interconnecter les places boursières, encourager l'installation des filiales des banques de la sous-région au niveau national et lancer un processus vers la création d'une banque centrale régionale et d'une unité de compte de l'Afrique du Nord. Les objectifs escomptés ne pourraient être réalisables sans une bonne gouvernance. La crise que vit aujourd'hui le continent européen incite les pays africains à plus de vigilance. Les recommandations à cet effet vont d'une plus grande consolidation de l'action du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale et ses commissions spécialisées en relation avec les nouveaux axes de coopération proposés et le calendrier indicatif sur lequel s'accorderont les Etats,... à la mise en place d'un comité de gouvernance de l'intégration financière en charge du suivi et de l'évaluation du processus d'intégration qui émane du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale.