L'Ethiopie et la BAD signent un protocole d'accord pour la construction d'un nouvel aéroport près d'Addis-Abeba    Ramadan : 452 MDH investis en publicité en seulement 10 jours    Le président Macron mardi à Berlin pour débattre de la sécurité européenne et de la compétitivité    La relation Washington-Pretoria entre dans une zone de grandes turbulences    Prévisions météorologiques pour le dimanche 16 mars 2025    L'ambassadeur du Bangladesh au Maroc achève son mandat et s'exile au Canada    Marché des changes (6-12 mars) : le dirham s'apprécie de 1,3% face au dollar    Modernisation urbaine : Rabat aspire au statut de capitale mondiale    Protection du consommateur : 300.000 points de vente contrôlés en 2024 (ministère de l'Industrie et du commerce)    Présidence marocaine de l'ECOSOCC-UA : Réalisations inédites et impact tangible en Afrique    Droits des femmes: les efforts du Maroc mis en avant au Panama    Justice : Ouahbi défend la nouvelle loi pénale malgré les réserves de l'opposition    L'Agence Bayt Mal Al-Qods poursuit la distribution du "panier de Ramadan" au profit des Maqdessis    Burkina Faso - Niger : À la recherche des camionneurs perdus [INTEGRAL]    Canada: La composition du nouveau gouvernement dévoilée    Le sénat américain approuve un budget fédéral évitant de justesse la paralysie du gouvernement    Botola D1 / J25 : Les FAR accrochent le MAS et s'accrochent à la deuxième place    Botola D1 / J25 : L'OCS inflige à la RCAZ sa 3e défaite de suite    Botola D1 / J25: Fort probablement, la RSB officialisée ''Championne 24-25'' ce soir !    Botola : Victoire de l'AS FAR sur le Maghreb de Fès    Eliminatoires Mondial-2026 : « notre principal objectif est de décrocher le billet de qualification le plus rapidement possible »    Procédure pénale : les avocats plaident pour plus de garanties pour le droit de la défense    Sarcastique : Le Marathon Cosmique    Interview avec Yassine Ait Addi : « Nous réinventons l'apprentissage de l'Amazighe avec des modèles 3D »    À Oujda, une opération neurochirurgicale suspendue sans explication, incompréhension et appels à une enquête    Réforme du Code de la famille : vers la consécration de l'égalité et de la justice    L'Humeur : Le roi Charles III fan de Bob Marley    Arrestation à Tanger après un délit de fuite lors d'un accident de la circulation    Marrakech : 290 400 dirhams attribués à SFB ELEC SARL pour la maintenance électrique du CHU Mohammed VI    La France remet à l'Algérie une liste de 60 Algériens "dangereux" et brandit des mesures escalatoires    Revue de presse de ce samedi 15 mars 2025    Carburants : Une baisse des prix attendue dès samedi    Ligue des Champions : Carlo Ancelotti répond à la polémique Julian Alvarez    Les températures attendues ce samedi 15 mars 2025    Mondiaux de boxe féminine : La Marocaine Hasna Larti remporte la médaille de bronze    Cinquante ans après la récupération du Sahara, le Maroc doit saisir l'alternance Trump pour changer le cours de l'histoire    Mondial-2026: Regragui choisit son commando pour une qualification rapide [Vidéo]    Affaire Baitas : le gouverneur de Sidi Ifni Hassan Sadki met en garde contre l'usage partisan des moyens communaux en période pré-électorale    Loi organique sur le Droit de grève : feu vert de la Cour constitutionnelle, avec réserves    Caftan Week 2025 : Voici la liste des stylistes sélectionnées    Quel impact ont les récentes précipitations sur la saison agricole de la région Casablanca-Settat?    Commission de l'UA. Mahmoud Ali Youssouf, prend ses quartiers    John Cena et Jessica Beil en tournage au Maroc    Togoville Jazz Festival annonce son retour    Comediablanca le festival du rire de Casablanca, dévoile sa programmation    Littérature : Le ministère de la Culture soutient la traduction des œuvres des MRE    Festival Comediablanca 2025 : Hanane Fadili et Romain Frayssinet à l'affiche    Patrimoine : la Kasbah Ajbili classée patrimoine national    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Prêt-emprunt de titres : La très attendue réforme arrive
Publié dans Finances news le 04 - 12 - 2018

Rachid Outariatte, président de l'Association professionnelle des sociétés de Bourse (APSB)

La réforme de la loi sur le prêt-emprunt de titres est dans le circuit législatif. Elle permettra d'apporter un nouveau souffle aux volumes sur différents compartiments du marché des capitaux.
Le point avec Rachid Outariatte, président de l'Association professionnelle des sociétés de Bourse (APSB), également Directeur général de CDG Capital Bourse.

Finances News Hebdo : Pensez-vous que l'encouragement du prêt-emprunt de titres est une solution crédible pour relancer les volumes sur les actions ?
Rachid Outariatte : Tout d'abord, je tiens à signaler qu'au sein de l'Association professionnelle des sociétés de Bourse (APSB), nous avons identifié une série de mesures permettant de relancer l'activité sur le marché actions et sur lesquelles nous allons démarrer un travail de pédagogie et d'information. Le prêt-emprunt de titres en fait partie. Cet outil simple est l'une des solutions les plus efficaces pour apporter de la liquidité sur notre marché marqué par un faible flottant.
Ce mécanisme est un préalable à la vente à découvert et permet de réinjecter une partie des titres détenus par les investisseurs institutionnels dans le marché, en suivant un schéma qu'il me semble utile de rappeler : un investisseur de long terme, appelé prêteur, peut décider de transférer momentanément une partie de son stock d'actions non utilisées, à un investisseur appelé emprunteur, qui s'engage à restituer les titres dans un délai fixé contractuellement.
Sur le marché actions, cette opération permet par exemple à l'emprunteur de parier sur la baisse d'un titre en le vendant, puis en le rachetant moins cher. C'est ce que l'on appelle la vente à découvert. Ceci génère des gains si le titre baisse. L'investisseur prend, bien sûr, le risque de constater une perte si la valeur de l'action vendue grimpe, car il devra la racheter plus cher pour la restituer au prêteur.
Au final, le prêteur diversifie ses revenus en rentabilisant son stock dormant d'actions en les prêtant; l'emprunteur peut profiter des périodes de baisse des cours; l'épargnant qui investit dans des OPCVM qui font jouer ces mécanismes, en profite également; et le dépositaire par qui ont transité les titres encaisse des fees de gestion.
Un autre métier va être créé par cette loi : il s'agit de l'agent de calcul, qui sera chargé de gérer les opérations prêteuses emprunteuses et procéder aux appels de marge. Ainsi, on constate que c'est un marché complet qui se met en place autour de ce mécanisme.
Notez également que la vente à découvert est un préalable pour lancer les nouveaux produits dérivés et les ETF que la Bourse de Casablanca songe à mettre en place. Les Markets Makers devront impérativement pouvoir s'exposer à la hausse et à la baisse. Le prêt-emprunt de titres sur actions jouera alors pleinement son rôle.

A lire Prêt-emprunt de titres : La réforme qui va relancer la Bourse

F.N.H. : Aujourd'hui, le gros des volumes de prêt-emprunt concerne les bons du Trésor. L'AMMC a officiellement indiqué qu'une réforme de la loi est nécessaire pour orienter ces mécanismes vers les actions. A votre avis, sur quel niveau doit porter cet amendement de la loi pour mieux couvrir les actions ?
R. O. : Effectivement, le prêt-emprunt de titres ne porte que marginalement sur les actions actuellement. Sachez que dès la sortie de la loi régissant cette activité, les professionnels, dont notre association, sont montés au créneau pour proposer des amendements. Car, dans sa structure actuelle, la loi comporte au moins deux freins à son application sur les actions. Il s'agit d'abord de l'absence de l'anonymat entre le prêteur et l'emprunteur, c'est-à-dire que le prêteur connait l'emprunteur et donc ses intentions. Or, lorsqu'on veut faire ces opérations au comptant et les fluidifier, le critère de l'anonymat devient déterminant.
Le deuxième frein est l'absence d'une logique de pool dans l'intermédiation. Agir en pool consiste pour un dépositaire à récolter l'offre de papier auprès de ses clients institutionnels, puis de l'offrir, dans le cadre d'un mandat, à des emprunteurs qui ont des avis négatifs sur ces titres. Encourager cette activité commerciale chez les dépositaires peut à son tour dynamiser le prêt-emprunt d'actions.
Pour répondre à votre question, le Trésor a en effet préparé une réforme de la loi qui est actuellement dans le circuit législatif. Elle s'inspire du modèle anglo-saxon en étant adaptable au contexte de marché. Ce projet de loi permet de gérer le prêt-emprunt sous forme de pool, apporte l'anonymat, et ouvre le prêt-emprunt aux étrangers et aux personnes physiques répondant à certains critères. En vertu de ces amendements, l'AMMC pourra aussi réduire le périmètre des titres concernés par la vente à découvert. L'Autorité pourra même décider d'activer ou désactiver le mécanisme, si cela est nécessaire.
Ces amendements ont été appréciés par l'ensemble des professionnels et toutes les parties prenantes, qu'ils soient asset-managers, brokers ou intervenants, y adhèrent totalement. Il faut rappeler que l'un des freins au développement de notre marché est l'existence de volumes quand le marché est à la hausse et leur disparition quand il est baissier. C'est pour cela que l'on estime qu'il est urgent de faire aboutir cette réforme et donner un nouveau souffle à notre marché.

F.N.H. : Les détracteurs de la vente à découvert estiment que ce mécanisme a tendance à exagérer la baisse des cours. Que répondez-vous à cela ?
R. O. : L'évolution à la hausse et à la baisse fait partie de la vie normale d'un marché boursier. La vente à découvert permet à des investisseurs qui ont un avis négatif sur des valeurs, ou sur un marché, d'exprimer leurs convictions au lieu de rester à l'écart. Regardez l'histoire des marchés financiers efficients, les Etats-Unis en tête. Les Bourses y avaient corrigé très fortement durant la crise de 2008, parce que les fondamentaux le justifiaient. Depuis, ces marchés ont repris de plus belle pour atteindre des sommets historiques au début de cette année, là aussi portés par des fondamentaux. Le marché a toujours raison, mais pour cela, il doit permettre de pricer correctement les fondamentaux. Notre marché dispose d'une capitalisation relativement importante, mais demeure peu liquide. En améliorant la liquidité, on permet à cette capitalisation de refléter les fondamentaux réels et donc, au marché, d'être plus efficient.
Je reviens à ce qui a été dit tout à l'heure pour rappeler que dans le cadre de l'amendement de la loi, l'AMMC pourra suspendre ou interdire temporairement les ventes à découvert et donc limiter les baisses exagérées quand les conditions de marché sont difficiles. Ces mêmes procédures sont utilisées dans les marchés développés en Europe ou aux Etats-Unis. ■


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.