- La note souveraine du Maroc est maintenue à BBB- avec perspectives stables - Prévision d'une croissance du PIB de 3% pour 2018 et 3,8% en 2019
"La notation du Maroc est soutenue par la poursuite de la stabilité macroéconomique, reflétant un historique de politiques économiques prudentes et un déficit des administrations publiques inférieur à la médiane de la catégorie «BBB». Ces facteurs sont contrebalancés par de faibles indicateurs de développement et de gouvernance, ainsi que par des ratios élevés de dette extérieure et d'importants déficits du compte courant par rapport aux pairs-médians.", expliquent les analystes de l'agence Fitch. Pour Fitch, les perspectives macroéconomiques à moyen terme du Maroc sont stables. "Malgré des niveaux de précipitations favorables, le PIB agricole ne progressera que légèrement en 2018 en raison d'effets de base défavorables après une récolte exceptionnelle au cours de la saison 2016/2017". Par conséquent, l'agence explique que la croissance du PIB passera de 4,6% en 2017 à 3% en 2018 avant de remonter à 3,8% en 2019. Et que l'inflation restera inférieure à l'objectif implicite de 2% de Bank al-Maghrib (BAM), permettant à la politique monétaire de soutenir l'offre de crédit.
Déficit budgétaire de 3% en 2019
Les finances publiques s'améliorent progressivement. "Nous prévoyons que le déficit budgétaire passera de 3,5% en 2017 à 3,2% en 2018 - contre un objectif gouvernemental de 3% - et à 3% en 2019. Depuis 2014, la dette du Trésor a atteint 64,7% du PIB en 2016 et diminuera légèrement pour s'établir à 63,1% en 2019", relèvent les analystes. Et de poursuivre : "La dette extérieure nette diminuera à 13,5% du PIB en 2019 contre 16,6% en 2016, au-dessus de la médiane de la catégorie «BBB» de 8,3%, sur la base de nos prévisions."
Banques : Un cinquième des bénéfices générés à l'international
Les risques pour le Maroc issus du secteur bancaire sont modérés. La rentabilité des banques marocaines est stable et leur structure de financement basée sur les dépôts est un atoutt. Cependant, Fitch estime que la qualité de ses actifs est faible en raison du taux des créances en souffrance de 7,6% en 2017. Le ratio d'adéquation des fonds propres du secteur s'établit à 13,6% à fin 2017. Le passage à la norme IFRS 9 entrainera une augmentation des besoins en capital réglementaire. En outre, l'expansion des trois plus grandes banques systémiques du pays vers l'Afrique offre des opportunités de croissance mais génère des risques supplémentaires, l'activité internationale représentant un quart des actifs du secteur et plus d'un cinquième des bénéfices.