Le gouvernement veut renforcer l'offre et l'adapter à la demande à travers de nouveaux produits dédiés à la classe moyenne. L'Afrique est devenue le continent de l'espoir. C'est en ces termes qu'a décrit la représentante résidente de la Banque Africaine de Développement au Maroc (BAD), Amani Abou Zeid, le continent africain, lors du «Morocco Investor's Summit 2012» tenu dernièrement à Casablanca. Le logement et l'urbanisme sont un secteur prioritaire au Maroc. A cet égard, l'Etat a lancé des programmes ambitieux, surtout dans le segment du logement social et la lutte contre l'habitat insalubre. L'objectif principal est la résorption du déficit en dopant l'offre pour qu'elle soit adéquate avec la demande. En effet, un déficit structurel touche le marché de l'immobilier, il atteint 1,2 million d'unités. Mais il est clair que le secteur est subordonné à plusieurs contraintes qui perturbent son évolution, notamment son opacité. Il y a également la question de l'absence de propositions urbaines. Nabil Benabdellah, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, qui intervenait lors d'une conférence-débat du Club Entreprendre, a souligné qu'«il y a une grande différence entre les villes, ce qui induit un manque de cohérence». L'informel est pointé du doigt. Il reste un point noir qui pénalise le secteur et impacte davantage l'équilibre du marché. Dans l'autoconstruction, il existe un problème d'encadrement. Après le succès du logement social, l'Etat s'attelle à lancer une offre dédiée à la classe moyenne avec un prix ne dépassant pas 800.000 DH. «Outre le logement, le gouvernement veut lancer tout un package destiné à cette classe qui englobe des incitations fiscales pour l'épargne et l'éducation», a-t-il affirmé. «Cette mesure ne peut pas être incluse dans la Loi de Finances 2012 à cause des contraintes de temps, mais elle sera pour les jeunes ménages, la stratégie de l'Eta consiste à offrir un logement de moins de 50 m2 pour assurer la transition. Par ailleurs, Nabil Benabdellah a insisté sur la bonne gouvernance pour réaliser la politique de l'Etat. «Il s‘agit d'instaurer la transparence et un climat de confiance entre l'Etat, les citoyens et les entreprises. Il faut instaurer le principe d'administration citoyenne», a-t-il noté. La restructuration du partenariat public-privé avec de nouvelles conventions bien ficelées figure dans le programme du gouvernement. L'activation des réformes est une nécessité pour venir à bout des différentes contraintes qui pénalisent le secteur. L'Etat veut également renforcer les ressources allouées au secteur à travers de nouveaux moyens de financement. Le Fonds dédié à la promotion du logement, financé par une taxe sur le ciment, sera développé. Pour offrir les meilleures conditions pour l'essor du logement et de l'urbanisme, l'Etat veut mobiliser le foncier public, recadrer le rôle et les attributions des Agences urbaines et créer un Observatoire national du logement avec des antennes régionales. Benabdellah a reconnu qu'il y a des dysfonctionnements qui demeurent pénalisants pour le secteur comme le décalage entre les politiques et les réalisations, l'apparition de quartiers dortoirs dans les périphéries des villes, le glissement vers des logements inadaptés et aussi la persistance de l'habitat insalubre. Pour ce faire, le ministre de l'Habitat a assuré que son département veut établir une vision claire pour le secteur. Il est question d'améliorer le climat d'investissement et de consolider le rôle de la régulation.