Nabil Benabdellah a affirmé que le secteur connaît en effet une série de «défaillances» qu'il faudra corriger. Considéré comme un levier économique d'envergure, le secteur immobilier peut être traité sous différents angles. La notion de logement est une problématique vitale pour la société marocaine, compte tenu de l'évolution démographique, économique ainsi que les mutations politiques que connaît le pays. Après l'avènement du nouveau gouvernement, il est utile de s'interroger sur la politique du logement qui sera entreprise durant les 5 prochaines années. Une réflexion a été initiée dans ce sens par Club Entreprendre, lors d'un débat organisé mardi 28 février à Casablanca et auquel a pris part Nabil Benabdellah, ministre de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville. Pour plus de précision, le ministre a passé en revue les chiffres clés démontrant l'impact du secteur sur l'économie marocaine. «La contribution du secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) au PIB est de 6,8% et génère 9% d'emplois, ce qui équivaut à un peu plus d'un million d'offres», souligne M. Benabdellah. Même si ces chiffres dénotent un dynamisme particulier, il y a toutefois des contraintes structurelles. A ce niveau, le ministre a affirmé que le secteur connaît en effet une série de «défaillances» qu'il faudra corriger. D'abord l'opacité qui, malgré la clarification et la transparence accrue, se traduit par une méconnaissance du marché et de ses tenants et aboutissants, souligne le ministre. Et de poursuivre que «les actions publiques segmentées et concentrées sur l'offre nouvelle, principalement sur le logement social, donnent lieu à une quasi-absence de projet de rénovation du tissu urbain». Par ailleurs, le ministre a salué le grand travail qui a été fait durant cette dernière décennie et qui a sensiblement impacté le déficit en logement et l'habitat sous-équipé. «De 2000 à 2011, ces derniers sont respectivement passés de 740.000 à 597.500 et de 500.000 à 242.500 et ce grâce aux fortes actions qui ont été menées, notamment par l'efficience de la politique des logements sociaux et aux diverses restructurations urbaines», développe M. Benabdellah. Ces résultats qui ont été enregistrés durant dix ans se verront, selon M. Benabdellah, réaliser sur une durée ne dépassant pas les cinq années. Mais les défaillances ne s'arrêtent pas là. Le ministre énumère, dans ce sens, le déficit de gouvernance territorialisée qui influence sur la différenciation régionale. A ce niveau, M. Benabdellah a appelé à «opérer une cohérence entre les régions». Quant au volet financier, le ministre déplore «les outils de financement insuffisamment diversifiés et la persistance de l'informel». «Malgré l'apparition de PME structurées dans le secteur il y a encore, notamment dans les quartiers défavorisés, énormément de constructions qui s'opèrent à cause de l'informel», précise le ministre.