Les fluctuations monétaires ont interpellé les experts lors du Sommet de Davos. La chute du Dollar américain handicape la capacité exportatrice des partenaires commerciaux des Etats-Unis. Il sagit-là dune véritable menace pour léconomie mondiale qui a besoin plus que jamais dun Dollar fort pour renverser la vapeur. À côté de la paix introuvable en Irak et en Palestine, ce sont les risques économiques liés à léconomie américaine qui ont animé les débats à Davos. Un déficit budgétaire de lordre de 600 milliards de dollars commence à peser lourd non seulement sur le contribuable américain, mais aussi sur le Japon. Katukaro Kitashiro, le patron des employeurs japonais, a exhorté les Américains à uvrer pour «un Dollar plus fort». Ceci afin de permettre aux firmes japonaises dexporter dans les mêmes conditions quil y a cinq ans. Le président de lInstitut dEconomie internationale, Fred Bergsten, a reconnu que «le dollar dégringolera et que linflation et les taux dintérêt augmenteront si aucune mesure nest prise par les responsables américains». Il faut remarquer que la Chine a adopté une politique de sous-évaluation de sa monnaie nationale (Yuan chinois) pour favoriser ses exportations mondiales. Les économies occidentales, et à leur tête celle des USA, souhaitent en effet que la Chine procède à une réévaluation de sa monnaie déchange. Ceci dans le but de stopper le flux des marchandises chinoises sur leur marché. Le second mandat de G.W. Bush paraît donc hanté par ce problème crucial. Robert Zoellick, le représentant du Département américain au Commerce en a parfaitement conscience. Il a fait savoir à Davos que la crise actuelle du dollar est aussi une affaire des Japonais. Il a relevé, à ce titre, que «le Japon devrait avoir une consommation interne plus forte», tandis que lEurope «devrait prendre des mesures de déréglementation» dans le but aussi de stimuler la consommation. La redynamisation des marchés internes des nations nanties na pas fait oublier aux experts présents à Davos le problème de la pauvreté. En effet, les pays riches ne semblent plus en mesure dignorer les pressions incessantes en faveur dune solidarité plus active. Le ministre britannique des Finances, G. Brown, a bien résumé cette pression en disant qu '«aucun gouvernement, aucun homme politique, aucun dirigeant dans le monde ne peut plus se permettre des les ignorer».