■ La Bourse de Casablanca clôture l'année 2011 sur une baisse de –12,86 %, cédant à l'incertitude et à l'hésitation. ■ Les minières arrivent en tête de liste des plus fortes hausses de l'année. ■ Le flux transactionnel se trouve rétréci de 37,2%, en comparaison avec l'année boursière 2010. L'année 2011 n'aura pas été de tout repos. En effet, subissant de plein fouet les effets néfastes des bouleversements politico-économiques à l'échelle internationale, la Bourse des Valeurs de Casablanca est entrée, durant l'année 2011, dans un engrenage baissier implacable. L'avènement de cette conjoncture défavorable a dénoté de la fragilité de la relance opérée durant l'exercice 2010 et a confirmé la nécessité de l'existence de réels catalyseurs à même de pérenniser la croissance du marché. Au final, les indices boursiers subissent des régressions annuelles de -12,86% pour le Masi et de -12,81% pour le Madex. Selon Crédit du Maroc Capital ,«la torpeur de la BVC est imputable, notamment, à la perte de vigueur de la majorité écrasante des grandes capitalisations telles que: CGI (-43,76%), Addoha (-32,79%), Lafarge Ciments (-26,89%), Holcim (-26,15%), et Ciments du maroc(-20,83%)». À titre d'information, ces cinq valeurs contribuent, à elles seules, à hauteur de -7,97% à la régression du Masi sur l'année 2011. Cependant, cette évolution négative a été, relativement, limitée grâce à la montée en force continuelle des valeurs émergentes telles que les minières qui ont profité, pleinement, de l'envolée des cours des métaux à l'international. On cite, dans ce sens, Managem (+129,21%), SMI (+99,47%) et CMT (+38,75%). Par ailleurs, dans le registre des hausses, force est de constater que seulement 5 secteurs des 21 cotés ont pu échapper à la morosité du marché. Dans ces conditions, la capitalisation boursière se situe à 516,22 Mds de dirhams, soit une dépréciation de près de 63 Mds de DH, ce qui équivaut à une perte de -10,85% par rapport à fin décembre 2010. Cependant, BMCE Capital attire l'attention sur le fait que cette contre-performance est à relativiser. En effet, toujours selon cette dernière, «la contre-performance de la Bourse de Casablanca en 2011 est à relativiser en comparaison avec le comportement des autres places régionales et internationales. En effet, le Masi se positionne au 6ème rang sur 12 dans le classement de l'évolution des principaux indices boursiers étrangers et arrive en seconde place des indicateurs des places boursières de la zone MENA, après le Benchmark tunisien. Les contre-performances des autres marchés ressortent plus accentuées, notamment en Egypte (-49,04%) et en Jordanie (-15,96%)». Les nouvelles recrues malmenées par la conjoncture En 2011, la cote casablancaise se trouve étoffée par l'arrivée de trois nouvelles recrues, à savoir Stroc industrie, Jet Alu et S2M. Celles-ci ont pu concentrer des volumes respectifs de 52,25 MDH, 95,26 MDH et 6,31 MDH. Par ailleurs, ces trois valeurs n'ont participé qu'à hauteur de -0,04% dans la contre-performance affichée par le marché en 2011. En raison d'un environnement peu clément, elles ont subi, au titre de leur 1er exercice d'introduction, des pertes de -21,57%, -10,56% et -1,54% respectivement. Des échanges qui laissent à désirer Au titre de l'année 2011, le flux transactionnel global totalise 51,28 Mds de DH, avec une part de 68,6% pour le marché central et 31,4% pour le marché de blocs. En comparaison avec l'année boursière 2010, ce volume d'affaires se trouve rétréci de 37,2%. Par compartiment, le volume du marché officiel s'est réduit de plus de 32% à 35,19 Mds de DH par rapport au flux d'affaires de l'année 2010. À ce niveau, les valeurs Attijariwafa bank, IAM, Addoha et BCP captent près de 47% des échanges. En effet, ces quatre valeurs concentrent des volumes respectifs de 4,91 Mds de DH, 4,39 Mds De DH, 4,01 Mds de DH et 3,19 Mds de DH. Le marché de blocs s'est, quant à lui, déprécié de près de 46% à 16,09 Mds de DH contre 29,73 Mds de DH une année plus tôt. Dans ce contexte, plus 73% des transactions ont concerné l'échange de 13.633.442 titres BCP, 18.755.840 actions BMCE BANK et 5.974.799 titres Attijariwafa bank à un coût moyen pondéré de 401,95 de DH, 211,22 de DH et 368,25 de DH respectivement. Il est à noter que le premier flux tient compte de la cession, le 25 mai 2011, de 20% du capital de la Banque Centrale Populaire par l'Etat au profit des Banques Populaires Régionales pour un montant de 5,34 Mds de DH à un prix unitaire de 402,00 de DH. Par ailleurs, 4,72% du capital de BMCE BANK correspondant à 7.937.500 actions ont été cédés au prix unitaire de 200,00 de DH, soit un total 1,59 Mds de DH. Cette transaction, ayant eu lieu le 19 août 2011, se rapporte à la cession de la participation de la banque Caja Mediterraneo dans le capital de BMCE BANK. «Ainsi, en l'absence de toutes prémices de reprise, la Bourse des Valeurs de Casablanca devrait poursuivre, durant l'année 2012, son trend baissier confortée par un retour aux fondamentaux des sociétés cotées», souligne le management de CDMC. BMCE Capital, pour sa part, estime que «dans le sillage des perturbations politiques et économiques internationales, l'orientation des perspectives 2012 pour la Bourse de Casablanca reste encore incertaine». Néanmoins, la mise en place d'une croissance solide du marché dépendrait de la dissipation de la crise internationale, la poursuite de la montée en puissance des secteurs émergents ainsi que de l'arrivée de nouvelles recrues à la BVC susceptibles de renflouer le marché en comblant son déficit en papier frais et de qualité. ■