La Bourse de Casablanca devrait poursuivre son trend baissier au cours des premiers mois de l'année entamée, avant de se redresser au second semestre. Les détails. Après une année morose, marquée par une forte hésitation de la part des investisseurs, notamment dans le sillage des perturbations politiques et économiques internationales, l'orientation des perspectives 2012 pour la Bourse casablancaise laisse entendre que le marché boursier continue d'évoluer dans le clair-obscur. Ces indications ressortent du rapport annuel de BMCE capital qui examine les principales tendances du marché en 2011. Ce rapport analyse aussi les perspectives de 2012. « Le marché de la capitale économique devrait poursuivre son trend baissier au cours des premiers mois de l'année, avant de se redresser au second semestre 2012 », prévoient les analystes de BMCE Capital. Cette morosité persistante serait due à un ensemble de facteurs. Outre les effets négatifs prévisibles de la récession économique des principaux partenaires européens (impacts sur les exportations ainsi que sur les transferts des MRE), la cherté relative persistante du marché d'actions marocain, comparativement aux pays émergents, et son étroitesse endémique ne permettent pas de présenter des opportunités d'investissements intéressantes, suffisantes et diversifiées pour attirer les investisseurs étrangers. De plus, la publication attendue de résultats annuels 2011 (en mars 2012), plutôt mitigés, n'arrangerait en rien la situation.BMCE capital estime, toutefois, que le paysage économique et financier marocain pourrait profiter d'un ensemble de facteurs favorables. Le maintien de la croissance économique devrait, en effet, être assuré grâce à la dynamique de la consommation interne et des investissements publics. L'afflux important de fonds en devises escompté, en provenance des pays du Golfe devrait, quant à lui, permettre la réduction de la pression sur les liquidités et la hausse des projets d'investissements. Un scénario optimiste est envisageable D'un autre côté, la concrétisation de la réforme des marchés des capitaux avec l'éventualité de la mise en place du marché à terme et l'entrée en vigueur de la loi sur les prêts et emprunts de titres est susceptible de jouer pleinement en faveur du secteur financier marocain. Cette orientation est confortée par le parachèvement de l'architecture juridique de Casablanca Finance City, dans l'optique d'un lancement effectif à horizon 2014. Les analystes de BMCE Capital tablent ainsi sur « un rebond de 13,% de la capacité bénéficiaire en 2012 ». Une tendance qui serait soutenue par la reprise de l'activité du marché primaire des émissions, dans la lignée des signaux encourageants des IPO de fin 2011. Les dernières opérations présageraient d'une poursuite du mouvement en 2012, portant sur de plus grosses capitalisations (Fipar, Véolia Environnement,etc.). Le marché casablancais pourrait également tirer son épingle du jeu grâce à la réalisation d'un ensemble d'opérations sur le capital de quelques filiales de la SNI. Ces opérations concerneraient la cession entre 15 % et 20 % du capital d'Attijariwafa bank, Lesieur et Cosumar. Un marché morose Par ailleurs, eu égard aux perturbations politiques et économiques, aussi bien au niveau national que régional et international en 2011, la Bourse de Casablanca a eu bien du mal à contenir la morosité, comme l'attestent les contre-performances réalisées par les indices de la cote. Alors que l'indice de toutes les valeurs cotées a vu ses pertes annuelles graviter autour de 12,86 %, à 11 027,65 points, le Madex a creusé ses contre-performances à 12,81 % (9 011,57 points). À l'issue de 2011, la capitalisation boursière s'est établie à 516,2 milliards de DH, en repli de 10,8 % par rapport à une année auparavant. Le flux transactionnel s'est chiffré à 51,3 milliards, en recul de 37,4 % comparativement à 2010. Le volume mensuel moyen ressort ainsi limité à 4,3 milliards de DH, contre 6,8 milliards une année auparavant. Le compartiment principal a monopolisé 57,3 % de la volumétrie globale, dont 37,9 % drainés par les valeurs Attijariwafa bank (14 %), Maroc Telecom (12,5 %) et Addoha (11,4 %). Pour sa part, le marché de blocs a généré un volume d'affaires annuel de 16,1 MMDH, soit 42,7 % du flux annuel.