■ Le Masi entame la nouvelle année avec une petite hausse. ■ Mais les volumes restent ridiculement bas. Le phénomène cyclique le plus étrange et énigmatique dans le comportement des cours boursiers est de loin l'effet janvier. Janvier, en effet, est le mois où les valeurs boursières, notamment les titres de faible capitalisation, réalisent les gains les plus appréciables de toute l'année. Selon un trader de la place, «plus de 20% du rendement des titres de grande capitalisation se passent en janvier, alors que pour les titres de petites capitalisations c'est plus de 40% de leur rendement annuel qui sont réalisés en janvier seulement». Mais que se passe-t-il de si particulier dans le comportement des investisseurs et dans le rapport entre l'offre et la demande pour que janvier soit si «prolifique»? Selon un analyste, c'est pour des raisons fiscales qu'il est courant de voir les investisseurs, institutionnels ou individuels, se débarrasser des valeurs qui ont subi une dépréciation en cours d'année. Si la pression pour se débarrasser de cette catégorie de titres est suffisamment forte en décembre, les prix devraient temporairement diminuer. En retour, on peut présumer que ces actions afficheront de meilleures performances que l'ensemble du marché dans les premières semaines de janvier. Pourquoi? Parce que rapidement les investisseurs se précipiteront sur ces titres négociés en bas de leur valeur réelle, les achèteront et feront monter leurs cours de manière substantielle en quelques semaines seulement. Outre des raisons fiscales, ce phénomène saisonnier à la Bourse peut s'expliquer par deux autres raisons. La première est relative à l'entrée de liquidités pour plusieurs petits investisseurs (gestionnaires, cadres, professionnels…) sous formes de primes et de bonus de fin d'année, leur permettant d'acheter des actions en janvier et de faire monter la demande. La seconde est liée à l'attitude des fonds de placement qui consiste à se débarrasser, en fin d'année, des titres qui ne répondent pas à leurs attentes, pour ainsi se donner un rapport annuel (moyen de promotion important auprès des clients) qui ne montre que les bons investissements effectués par les gestionnaires. Après ce coup de balai, qui voit la liquidité des fonds augmenter en fin d'année, les gestionnaires réinvestiraient, immédiatement en janvier, les sommes perçues à la fin de l'année précédente, d'où une augmentation considérable de la demande en titres boursiers en janvier, et l'augmentation des cours qui l'accompagne. Tendance de fond Sur les 8 dernières années, le mois de janvier a été haussier 6 fois, mais sur les deux fois où il était baissier (2009 et 2011), il a été suivi par un mois de février haussier (cf. graph). Après 7 séances de cotation en 2012, le Masi affiche une performance de +0,58%. Hormis l'évolution mitigée des indices qui aurait pu paraître normale, en comparaison avec celles des marchés internationaux, le niveau des volumes de transactions est ridiculement bas en ce début d'année. Selon plusieurs analystes, «il s'agit d'une situation tout à fait normale, les investisseurs, tant particuliers qu'institutionnels, ayant perdu beaucoup d'argent en 2011. C'est normal qu'il y ait de l'attentisme et de la crainte par rapport au comportement futur du marché». A l'évidence, le retour de la confiance ne se fera pas rapidement. Il faudra des signes concrets de reprise du marché, et surtout une visibilité politique qui encourage les investisseurs nationaux et internationaux à revenir en Bourse. ■