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Défense commerciale : le Maroc, ce dindon de la farce
Publié dans Finances news le 20 - 10 - 2017

(Très) bon élève, le Maroc a de tout temps fait les frais de pratiques commerciales agressives de la part des puissances de l'export, au grand dam des opérateurs nationaux. Dans un secteur aussi stratégique que capitalistique que celui de l'acier, 36 nouvelles mesures de défense commerciale ont été mises en place en 2016 , émanant essentiellement des Etats-Unis, de la Russie et de l'UE. Au Maroc, les producteurs nationaux ont dû remuer ciel et terre pour enfin recourir aux mesures antidumping. Le Royaume gagnerait à bien organiser sa défense commerciale pour protéger au mieux son ambition d'industrialisation.


L'économie de marché est-elle un cliché ou une réalité ? Les mesures de sauvegarde instaurées par un Etat ou un autre, en guise de protection de la production locale, sèment le doute sur les dessous de la libéralisation des marchés. Sans perdre de vue les barrières non tarifaires qui, elles aussi, sont l'apanage des grandes puissances économiques et commerciales.
En réponse à une croissance accélérée des exportations, on assiste à une augmentation significative du nombre de mesures de défense commerciale ou de sauvegarde qui ne sont pas propres aux pays en développement ou à ceux émergents. En effet, sur le podium des champions des défenses commerciales figurent les Etats-Unis, suivis de l'Australie, du Canada, de l'Union européenne, du Brésil… et en 14ème position la Turquie.
«Rien que dans le secteur de l'acier, 36 nouvelles mesures de défense commerciale ont été mises en place en 2016 seulement pour les Etats-Unis, la Russie et l'UE», apprend-on dans le rapport McKinsey commandé par l'Association des sidérurgistes marocains.
Les mesures antidumping, qu'elles soient européennes ou américaines, se traduisant par des droits additionnels, sont flagrantes à cause de la menace que représente la surproduction chinoise écoulée à des prix défiant toute concurrence.
Sur le plan international, l'enjeu commercial est de taille à cause également de la Chine qui réclame sans cesse le statut d'une économie de marché. Une Chine qui a rejoint l'OMC en 2001, mais avec le statut d'une économie non marchande. En décembre dernier, la période de quinze ans suivant son adhésion à l'OMC a pris fin. Dès lors, la question qui se pose chez les Européens : fallait-il accorder au mastodonte chinois le statut d'économie de marché auquel il prétend avoir droit? Ou, au contraire, continuer à le lui refuser comme l'ont fait les Etats-Unis ? Une chose est sûre : la Chine ne remplit pas encore les critères d'une économie de marché. Et ce n'est pas un hasard si l'empire du Milieu se situe en 2016, au 144e rang mondial en matière de liberté économique, selon le classement effectué chaque année par le think tank américain Héritage Foundation.

Le Maroc doit changer son fusil d'épaule

A l'instar de ces grandes puissances économiques, le Maroc recourt à la défense commerciale mais de manière très timide, comparativement à des économies en développement comme la Turquie ou l'Egypte qui n'hésitent pas à monter au créneau pour défendre leurs intérêts économiques.
Et ce n'est que tout récemment que le discours a commencé à changer dans notre pays où jadis les tentatives de défenses commerciales étaient pointées du doigt comme voulant masquer la faible compétitivité des produits marocains. Mais quand on voit la première puissance économique mondiale recourir à son artillerie lourde pour protéger son marché et ses produits locaux, il est clair que ce n'est pas faute de compétitivité industrielle !
Cette prise de conscience qu'on espère pas tardive, est palpable dans les propos de Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie et du Commerce, qui soutient que depuis plusieurs années, le Royaume joue le jeu du client partenaire et modèle dans le commerce extérieur. Contrairement à d'autres pays, il n'utilise pas les mesures de sauvegarde quand il le faut, mais en subit les conséquences. Depuis, le ministre de l'Industrie est fortement convaincu que s'il y a dumping, il arrêtera le dumping tout en observant un jeu «clean».
Une commission de surveillance des importations constituée des représentants de l'autorité de tutelle et des fédérations professionnelles, a été créée à cet effet. Sa mission principale est de proposer des recommandations sur l'ensemble des questions relatives à la mise en œuvre des mesures de défense commerciale. Mais il faut savoir que chez nos concurrents, ce sont des «armées» mobilisées pour défendre l'industrie, la création de la valeur et, surtout, la préservation des emplois.
Ses propos ont eu l'écho nécessaire auprès des opérateurs. Aujourd'hui, à tort ou à raison, les producteurs nationaux montent au créneau chaque fois que les produits importés constituent une menace pour eux. Dès qu'ils ont du mal à écouler leurs produits à cause d'un dumping, ils saisissent le département de tutelle, preuves à l'appui, pour mener des enquêtes et surtout trancher en cas de préjudice avéré.

L'industrie en ordre de bataille

Les dernières années étaient très mouvementées et plusieurs cas de dumping ont été révélés au grand jour suite à des enquêtes menées sur une période d'au moins un an.
Nous pouvons citer à cet égard le dernier exemple en date, celui des réfrigérateurs. Le 21 mars 2016, le secrétariat d'Etat chargé du Commerce extérieur (SECCE) a initié une enquête antidumping concernant les importations de réfrigérateurs originaires de Turquie, de Thaïlande et de Chine, et ce après avis de la commission de surveillance des importations.
«Le SECCE a pu conclure que les éléments de preuve présentés dans cette requête sur l'existence du dumping des importations originaires de Turquie, de Thaïlande et de Chine et du dommage causé à la branche de production nationale sont suffisants pour justifier l'ouverture d'une enquête antidumping», apprend-on dans le communiqué émanant de la Direction de la politique des échanges commerciaux. Pour sanctionner cette pratique, l'avis public relatif au rapport d'enquête antidumping recommande l'application d'un tarif antidumping provisoire, établi par la différence entre les prix de vente des réfrigérateurs fabriqués localement, et ceux à l'importation. Une taxe sur les exportations de réfrigérateurs vers le Maroc pour les entreprises concernées est ainsi instaurée. Idem dans le secteur de la sidérurgie, des clauses de sauvegarde ont vu le jour suite à une enquête ayant conclu à une hausse notable et anormale des importations d'acier plats laminés à froid.
A l'occasion de la présentation des résultats du premier semestre, le management de Sonasid a annoncé : «Le marché international restera très concurrentiel avec la montée des mesures tarifaires qui réduisent les marchés des grands exportateurs (Chine, Turquie…)». Il rappelle que la profession exhorte les pouvoirs publics à une rallonge des mesures de sauvegarde qui prennent fin en 2018.
Tout laisse prédire que l'économie de marché tant miroitée par les libéraux est plus une image en trompe-l'oeil. Preuve en est que certains marchés, américain et européen en l'occurrence, évoluent en vase clos malgré tous les accords de libre-échange signés par-ci et par-là.
Et le Maroc n'a vraiment pas le choix de procéder autrement face à des grandes puissances qui ne lésinent pas sur les moyens pour protéger leur industrie. Patriotisme économique oblige ! En dépit des mesures antidumping, les opérateurs marocains restent sur leur faim. «Comment concevoir que les Etats-Unis ou l'UE appliquent des tarifs antidumping pouvant aller jusqu'à 200% pour protéger leur industrie nationale, au moment où au Maroc, ça piétine toujours ?», une question qui revient sur toutes les lèvres des opérateurs qui ne se sentent pas en sécurité. D'autant plus qu'un autre élément de taille est en jeu : les emplois créés par l'industrie.
Aujourd'hui, la réflexion est entamée et suit son chemin pour un pays qui se bat depuis des années pour mettre en place une industrie puissante à forte valeur ajoutée et génératrice d'emplois, tout en respectant ses engagements vis-à-vis de l'OMC.


S. Es-siari

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