Le Groupe banque centrale populaire a annoncé ce mardi 6 juin dans un communiqué la sortie de la SFI du tour de table au profit de MAMDA et MCMA qui augmentent leur participation. 5 ans après son arrivée dans le capital de BCP, la SFI le quitte avec 660 MDH de plus-values. MAMDA et MCMA se renforcent pour continuer à profiter d'un placement qui s'avère rentable. Un signal fort sur le niveau de développement de la banque.
EN 2012, lorsque la SFI arrivait dans le capital de la BCP, les deux institutions expliquaient cette prise de participation par les retombées potentielles attendues sur la gouvernance de la BCP et son accompagnement dans sa stratégie de croissance externe en Afrique. 5 ans plus tard, ces objectifs sont largement atteints puisque BCP a mis la main sur la holding ABI qui détient plusieurs filiales en Afrique dès 2012 et son actionnariat est constitué de poids lourds marocains et étrangers comme la BPCE, véhicule des français Caisse d'épargne et Banque populaire, des caisses de retraites et assurances marocaines ou encore, et surtout, des BPR. La "mission" de la SFI semble donc achevée, surtout qu'elle opère à travers des fonds d'investissement qui ont généralement des horizons de placement de 5 ans. En 2012, la SFI a payé un ticket d'entrée de 1,74 Md de dirhams. Elle quitte le tour de table moyennant 2,4 Mds de dirhams, selon le communiqué de la banque. Une plus-value de 660 MDH, sans compter les dividendes perçus durant cette période. Attamine Chaabi : La Poule aux œufs d'or Les deux mutuelles d'assurance MAMDA et MCMA vivent une véritable histoire d'amour avec la BCP. La création de la la Mutuelle Attamine Chaabi (MAC) en 2015, avec la banque, leur donne une importante force de frappe dans la bancassurance. Sans compter la rentabilité du placement BCP. En augmentant leur participation, elles s'assurent d'augmenter les synergies et les remontées financières depuis la banque. D'ailleurs, "MAMDA et MCMA envisagent à court et moyen terme de porter leur participation dans la BCP à un niveau plus élevé", lit-on dans le communiqué. Ces mastodontes songent donc à se renforcer encore plus dans la valeur. Pour les opérateurs, la sortie d'un "accompagnateur" au profit d'investisseurs industriels et financiers témoigne de la maturité de la banque et de sa capacité à créer de la valeur. Un risque pour nos réserves de change ? Nos réserves de change sont peut-être le seul perdant de l'histoire. Car, si la SFI cherche à rapatrier une partie ou la totalité du cash libéré, cela créera à coup sûr un impact sur les réserves de change du Royaume, en baisse de 7% depuis le début de l'année. Mais la SFI peut très bien garder ce cash au Maroc.