- 330 engagements de l'Istiqlal ont été lancés lors des législatives de 2007, dont 280 ont été réalisés, soit 85%. - Programme politique, bilan, amazighité, cumul des mandats, alliance, fiscalité…, le ministre a répondu à plusieurs questions qui taraudent les électeurs. - L'Istiqlal reste fidèle à des alliances avec les partis de la Koutla, mais demeure disponible à d'éventuelles ouvertures sur d'autres formations. A cœur ouvert et sans langue de bois Karim Ghellab a répondu à toutes les questions concernant les prochaines élections législatives, sa candidature à Ben Msick, le bilan des réalisations de l'Istiqlal et le programme du parti pour le prochain scrutin. Ghellab qui a passé le grand oral dans le cadre d'une rencontre organisée par l'Association des lauréats de Sciences Po, a laissé sa casquette de ministre pour présenter un autre visage, celui de l'homme politique. Il a occupé son mandat à la tête de son département pendant 9 ans. Une période qui coïncide également avec sa mission en tant que député de la circonscription de Sbata et comme conseiller à la ville de Casablanca. L'Istiqlalien qui dirige un département très stratégique pour le Maroc, celui de l'Equipement et des Transports où les grands chantiers sont lancés sur une vaste échelle, reste l'un des membres du gouvernement les plus en vue et les plus médiatisés. Cette image lui a valu une note de 8,5 sur 10, attribuée dernièrement par le magazine «Jeune Afrique». C'est le score le plus élevé, en quelque sorte le bon élève de la classe. Alors que le chef de l'Exécutif Abbas El Fassi, dernier du classement, n'a décroché que 3,5. Réagissant à ce fait, Ghellab a affirmé : «J'ignore cette note et la vraie note pour moi est celle des électeurs». Concernant la création du G8 et un éventuel rapprochement avec le PJD, le ministre a expliqué que «pour des considérations électorales il y a des regroupements comme celui du G8. Il y a des éléments dans le gouvernement et d'autres à l'extérieur. Il faut à cet égard un niveau de discipline entre ces formations, surtout qu'il y a des divergences idéologiques de taille. Dans toutes les démocraties il y a des coalitions avant les élections. Mais pour le G8 il faut un minimum de cohérence». Ce regroupement pose également le rôle que peut jouer la Koutla (Istiqlal, USFP, PPS) dans l'échiquier national. A cet égard Ghellab est formel : «Au moins ces partis sont homogènes et ce mercredi nous allons présenter notre programme en commun». Pour ce qui est des lignes rouges, notamment une alliance avec le PAM, le conférencier a voulu apporter des éclaircissements à ce sujet. «Notre parti est fidèle à la Koutla mais nous restons ouverts à plusieurs éventualités et cela dépend des résultats des élections. Il n'y a pas de ligne rouge avec aucun parti», a-t-il noté. Des questions ont été posées par l'auditoire sur le positionnement idéologique de l'Istiqlal d'autant que Abbas El Fassi avait déclaré récemment que «son parti a l'Islam comme référentiel». Dans ce cadre, Ghellab a voulu apporter des éléments de précision. «L'Istiqlal est un parti du centre. Il est membre de l'Alliance internationale des partis du centre. On ne peut le qualifier facilement. Mais ce qui sûr c'est que tous les Istiqlaliens défendent un Islam tolérant et non régressif. L'Islam est un ensemble de valeurs mais ce n'est pas un programme électoral». Pour ce qui est du programme de la formation de la Balance lors des législatives 2007, Ghellab a indiqué que «notre parti a lancé à cette date 330 engagements dont 207 ont été réalisés, soit un taux de 87%». Quant aux différents scénarii de l'après-législatives l'Istiqlalien n'a exclu aucune éventualité, y compris le retour de son parti à l'opposition. «Si les électeurs le veulent, pourquoi pas ?», a-t-il déclaré. Dans le même registre une autre question fut lancée :«Qui sera Premier ministre si l'Istiqlal gagne les élections, surtout que le nom de Ghellab est un candidat potentiel et qu'il y a plusieurs signaux dans ce sens ?» A ce sujet, l'Itiqlalien est catégorique : c'est une attribution du Roi qui a la possibilité de faire son choix. Sur le volet du cumul des mandats le ministre de l'Equipement a expliqué que les nouveaux mécanismes de la nouvelle Constitution interdisent le cumul. Un ministre, une fois nommé, doit céder sa place d'élu à celui qui le suit. Pour l'amazighité, Ghellab a apporté sa vision des faits. «L'Istiqlal regroupe tous les Marocains. Nous avons plusieurs élus dans différentes régions du Royaume qui sont berbères et la télé amazighe n'a été débloquée qu'avec l'arrivée de notre gouvernement». Charaf Jaidani Le programme de l'Istiqlal Ghellab a donné un bref aperçu sur le programme de son parti. Il s'agit de la création de 170.000 emplois par an dont 20.000 dans la fonction publique. A cet égard la formation table sur un taux de croissance de 5%. «En terme de réalisation, le gouvernement a créé 120.000 emplois sur un objectif de 200.000 et cela dans une conjoncture très difficile», a affirmé Ghellab. Le parti veut repositionner toutes les stratégies sectorielles (Plan vert, Emergence, Vision 2020…) afin de créer le maximum d'emplois. Pour la Caisse de compensation Ghellab préconise une aide ciblée et un système de remboursement par les riches. Il faut également généraliser les programmes Tayssir et Inaya. «Si le gouvernement avait été dirigé par un technocrate, les prix du carburant auraient augmenté plusieurs fois», a-t-il souligné. Concernant le volet fiscal, l'Istiqlal veut créer deux fonds afin de lutter contre la pauvreté et développer les régions enclavées. Pour le financement de cet outil, Ghellab a expliqué que son parti dispose de 3 idées : • création d'une taxe de 3% sur les hauts revenus dépassant les 100.000 DH par mois. Cela va rapporter 300 MDH ; • renforcement de la taxation des terrains nus afin de lutter contre la spéculation ;