■ L'exercice professionnel de l'expertise-comptable ne cessera de subir des changements grâce à de nouveaux textes. ■ La loi 24-10 : des apports concrets en faveur de la création d'entreprises. Les Assises de la profession de l'expert-comptable tenues récemment étaient pleines de promesses. Des thématiques variées ont été débattues lors de cette session. «Le but de ces Assises est de ne pas mettre à l'ombre les réalisations et actions menées tant par le Conseil national que par les Conseils régionaux et aussi bien au niveau national qu'international», annonce M. Hdid, président du Conseil national de l'OEC. Après avoir passé en revue les réalisations de la profession au cours des six mois, le président de l'OEC a tenu à rappeler que la réglementation de la profession continue à constituer un défi à relever en concertation avec les pouvoirs publics, en particulier avec le ministère des Finances, et plus particulièrement avec la DEPP et les autres acteurs dans le domaine comptable. Les experts-comptables sont désormais conscients que la rapidité avec laquelle s'opèrent les changements dans le monde d'aujourd'hui exigent d'eux qu'ils soient plus actifs. Ils sont conscients que l'exercice professionnel ne cessera de subir des changements grâce à de nouveaux textes ou des modifications apportées à ceux existants qu'il convient d'accompagner pour ne pas les subir. Pour sa part, M. Boumesmar, expert-comptable a passé en revue les avantages de la loi n2 24/10 modifiant et complétant la loi n2 5/96 sur la société en nom collectif, la société en commandite par actions, la société à responsabilité limitée et la société en participation publiée en date du 30 juin 2011. Cette dernière a introduit pour les sociétés à responsabilité limitée qui procèdent à une augmentation de capital par compensation avec des dettes de la société, l'obligation d'une certification par un expert-comptable ou par le commissaire aux comptes. A rappeler que trois réformes successives ont été conduites concernant la SARL, cette forme sociétaire étant la plus attractive pour les investisseurs au Maroc en raison notamment de la souplesse des modalités afférentes à sa création, à sa gestion et à son contrôle. D'après Sophia Guessous, expert-comptable, cet engouement continu des entrepreneurs pour la SARL est accompagné par une série d'amendements introduits par le législateur, ayant pour dénominateur commun l'assouplissement du cadre légal applicable à cette forme de société. Cette situation appelle, à l'image des législations dans d'autres pays, la définition et l'adoption de critères plus pertinents rendant obligatoire la nomination d'un commissaire aux comptes. Les exigences de la mondialisation Les experts-comptables se sont également attelés à leur avenir, et ce dans un contexte très chaotique. Ils sont conscients que dans une situation de crise financière, le métier d'expert-comptable se voit de plus en plus exposé à des aléas de l'environnement du marché. Selon eux, cette situation, loin de leur nuire, doit renforcer leur visibilité, les interpeller, mais surtout contribuer à l'évolution des modes d'exercice professionnel : l'évolution des réglementations des clients, l'actualité galopante en matière comptable, juridique et sociale, les mutations et changements incessants des systèmes d'information et de communication, la mondialisation des échanges économiques et des affaires. Les cabinets doivent impérativement s'adapter parce que tels qu'ils sont, ils ne pourraient pas survivre demain. Les clients, dont les exigences ne cessent d'augmenter, recherchent des solutions concrètes et un accompagnement dans leur business. Ils attendent donc de l'expert-comptable qu'il soit apporteur d'alternatives et qu'il dispose d'une capacité prospective leur permettant d'éviter les écueils et de prendre des décisions judicieuses et optimales. Aussi, lors du débat, les experts-comptables se sont exprimés sur le marché de l'audit qui reste toujours cloisonné entre les grands cabinets. Ceci limite les possibilités qui sont offertes aux nouveaux experts-comptables, tout en les obligeant à rechercher d'autres créneaux. Les problèmes cités ci-dessus devraient donc inciter la profession à mieux s'organiser et à se constituer en cabinets pluridisciplinaires, réseaux de partenaires ou en groupements d'intérêts économiques à même de faire face à la concurrence étrangère. La profession table sur la réforme actuelle du cursus d'expertise-comptable en vue de pallier les différentes insuffisances. ■