A l'instar des années précédentes, Zurich Maroc continue en 2010 à surperformer le marché de l'assurance. Les statistiques du BNEJ publiées mensuellement font montre que la compagnie a le moins de sinistres en instance et qu'elle occupe le 1er rang des bons payeurs. Berto Fisler, PDG de Zurich Maroc, nous éclaire sur les réalisations de la compagnie dans un contexte très concurrentiel. - Finances News Hebdo : Au terme de l'année 2010, le secteur des assurances a clôturé l'exercice sur une hausse de primes de l'ordre de 4,5% ; peut-on savoir comment a évolué Zurich par rapport au marché ? - Berto Fisler : Cette année encore, Zurich Assurance Maroc a surperformé la moyenne du marché avec une hausse des primes de 11,3%. Au cours des dernières années, nous avons eu des croissances parfois doubles ou triples du marché, dues essentiellement aux efforts déployés en matière de développement de réseau. Il est à rappeler que Zurich, traditionnellement, était un assureur qui s'est implanté au Maroc en vue d'accompagner les firmes et entreprises étrangères. Mais, au fil des ans, nous avons ressenti le besoin de renforcer notre réseau d'agents pour cibler davantage la clientèle des particuliers. En 2004, nous avions un réseau de 28 agents, puis nous l'avons augmenté à 48 et, en 2010, nous avons atteint le chiffre de 82 agents. Aujourd'hui, nous sommes en train d'arriver à 130 agents. Pour mieux stabiliser le réseau, nous avons créé une organisation régionale. Auparavant, nous avions moins d'agents, nous pouvions donc les suivre d'ici directement. Mais avec 130 agents répartis dans les différentes régions, ce n'est plus possible. Pour résoudre ce problème, nous avons créé des directions régionales. Une à Casablanca qui couvre tout le Centre. Nous avons créé aussi une délégation Nord qui a son siège à Fès. Et nous en avons une autre à Marrakech qui couvre le Sud. Notre part de marché est passée de 3,9% en 2009 à 4,2% en 2010. Aujourd'hui, nos parts de marché Vie et non Vie sont respectivement de 0,4% et de 5,8%. En regardant les chiffres publiés par la DAPS, on remarque que les taux de croissance qui dépassent celui de Zurich sont ceux de quelques sociétés d'assistance. - F. N. H. : Dans quelle fourchette de tarifs se situe Zurich par rapport à la concurrence ? - B. F. : Plutôt dans la norme, mais ce que je peux vous dire c'est que nous avons des tarifs qui sont parfaitement adaptés à nos services. Vous savez, si vous regardez les statistiques du BNEJ, Zurich est classée première de la classe, et ce depuis longtemps. Cela veut dire que Zurich règle les sinistres dans les délais les plus courts. - F. N. H. : La branche Vie a accusé un recul des primes émises de 0,9% pour différentes raisons. Qu'en est-il pour Zurich qui n'est pas adossée à une banque ? - B. F. : Il faut dire que jusqu'à présent, l'essentiel de notre business s'est fait dans la non Vie et que jusqu'à présent, nous n'avons pas un canal bancaire pour distribuer les produits Vie. Toutefois, nous nous intéressons aussi au comportement de l'activité Vie, n'excluant pas d'y trouver un jour des opportunités intéressantes pour nous. Je peux aussi dire que les produits existants sont des produits traditionnels, quelque peu dépassés, mais que le marché est en train de faire des réflexions sur la distribution de produits nouveaux. A ce moment-là, nous pourrions alors manifester notre intérêt. - F. N. H. : Vous faites certainement allusion aux contrats en Unités de compte. Ces produits ont été lancés dans un premier temps par la Marocaine-Vie. Aujourd'hui, on apprend que d'autres compagnies ont bouclé leurs offres et attendent un meilleur contexte boursier. Qu'en est-il pour Zurich ? - B. F. : Notre Groupe a une très grande expérience en la matière, en assurance Vie «Unit Links» et «Index Links». Nous sommes donc prêts à relever ce défi dès que l'opportunité se présentera. - F. N. H. : Une fois que le contrat-programme du secteur aura vu le jour, quelles seront les retombées sur votre compagnie ou, plus précisément, quelles sont les mesures directes pouvant générer du chiffre d'affaires additionnel pour la compagnie ? - B. F. : Pour nous, le chiffre d'affaires pourrait se trouver dans les grands chantiers d'infrastructure dans lesquels nous avons une grande expertise. Nous sommes déjà un des assureurs les plus importants au Maroc pour ce type de couverture. Or, après la crise, nous pensons que le contrat-programme va relancer ce genre de chantier et nous sommes à l'affût des opportunités. Par ailleurs, les assurances obligatoires, Cat-Nat, etc… vont immanquablement donner de l'aliment en primes aux compagnies. - F. N. H. : Plus de 50% du portefeuille de Zurich sont constitués d'entreprises. Comment a évolué ce créneau au cours de 2010 ? Est-ce que vous n'envisagez pas de développer celui des particuliers pour mieux équilibrer votre portefeuille ? - B. F. : Tout à fait. Traditionnellement, Zurich a été et est encore un assureur orienté surtout Entreprises, mais ce secteur devient de plus en plus difficile, de plus en plus concurrentiel, allant même dans certains cas jusqu'au dumping. Aussi, considérant que le marché des particuliers représente aussi un grand gisement d'opportunités, nous avons considérablement développé notre réseau d'agents ces dernières années. Comme je vous l'ai déjà dit, nous sommes passés de 27 agences en 2004 à 130 agences à ce jour. C'est vous dire à quel point nous nous investissons aujourd'hui aussi dans le Particulier. - F. N. H. : En tant que président d'une compagnie d'assurance étrangère, quelle appréciation faites-vous du projet de création d'une Agence de régulation pour le secteur des assurances ? - B. F. : A mon sens, la transformation de la DAPS en Agence de régulation va de pair avec le développement du secteur des assurances. Dans les marchés matures, notamment européens, cette transformation a vu le jour depuis déjà quelques années, sous l'égide de la Banque mondiale. Il est donc tout à fait normal que le Maroc envisage cette mutation de l'autorité de tutelle actuelle. Dans la même perspective, l'adoption des normes IFRS (International Financial Reporting Standards) est juste une question de temps.