Cest fait ! Lundi 28 juin à Rabat, le Premier ministre, Driss Jettou, a signé le contrat-programme entre lEtat et les entreprises marocaines du bâtiment et des travaux publics pour la période 2004-2007. Ce document vise, dune part, à jeter les premières bases du développement et de la mise à niveau durables du secteur du BTP et, dautre part, à renforcer son positionnement concurrentiel face aux entreprises étrangères. Daprès le Premier ministre, le contrat-programme a pour objectif prioritaire de mettre en place et daccompagner les réformes et mesures nécessaires, devant garantir la pérennité et la productivité de lentreprise nationale et permettre aux opérateurs du secteur BTP daméliorer leur mode de gestion et leurs performances, et dêtre à même de mieux dynamiser le marché de lemploi. Cette initiative volontariste du gouvernement, à laquelle ont pris part la Confédération Générale des Entreprises Marocaines et la Fédération Nationale du Bâtiment et des Travaux Publics, vient à point, afin que le secteur des BTP saisisse les opportunités que représente le vaste plan de développement lancé par le gouvernement marocain. Ce plan comporte, entre autres projets, le complexe portuaire de Tanger-Med, les projets autoroutiers et ferroviaires, lachèvement de la rocade méditerranéenne, la réalisation des complexes sportifs de Tanger, Marrakech et Agadir, les projets de barrages et le programme de construction de logements économiques. Pour ce faire, le secteur est appelé à sorganiser afin datteindre la taille critique et le niveau de compétitivité qui lui permettront de jouer pleinement son rôle dans la construction dun Maroc moderne. En effet, les entreprises nationales du BTP se caractérisent par une sous-capitalisation. Ainsi, 39 % des entreprises ont un capital égal à 100.000 DH et seules 26 % ont un capital supérieur à 1 million de DH. Elles ont pour la plupart une taille modeste. Si le secteur compte près de 52.000 opérateurs, dont 2.800 entreprises organisées, seules 67 entreprises réalisent un chiffre daffaires supérieur à 50 millions de DH, dont 36 dépassent les 100 millions de DH. Sajoute à cela la récente création de ces entreprises, puisque 70 % ont moins de 15 ans dexistence. Ces entreprises souffrent également dune faiblesse dencadrement, dune forte dépendance de la commande publique, de la précarité des conditions dévolution et de modes de gestion et dorganisation parfois inadaptés. En plus, elles doivent relever le défi de lamélioration de la maîtrise du management de la qualité des travaux et celui de la prise en compte des concepts de développement durable, de sécurité et dhygiène dans la conduite des chantiers. Doù limportance de ce contrat-programme qui fera lobjet dun suivi par un Comité mixte de suivi. Ce comité se réunira deux fois par an pour assurer et évaluer la mise en uvre des propositions et le suivi des indicateurs de réalisation des objectifs et des engagements du contrat-programme. Il entreprendra également les actions nécessaires auprès des professionnels du secteur pour les faire adhérer à une stratégie globale de développement du secteur dans son ensemble. La cérémonie a été clôturée par la signature de trois marchés relatifs à la réalisation de lautoroute Settat-Marrakech entre Autoroutes du Maroc et trois groupements marocains. Ces marchés sont dun montant global denviron 1,574 milliard de DH. Ces dernières signatures, comme la souligné le Premier ministre, concrétisent une partie des engagements pris dans le cadre du contrat-programme et confortent les résultats obtenus dans les autres marchés publics. Lesdits engagements permettent, ainsi, denvisager avec sérénité limplication des entreprises marocaines dans limportant programme de développement du pays. Sur les 12 milliards de dirhams dopérations lancées relatives aux grands chantiers nationaux, un montant de 5,4 milliards de DH a été attribué à une vingtaine dentreprises nationales, seules ou en groupement.