Les problèmes de la CNSS n'étaient un secret pour personne. En plus de moult scandales et dysfonctionnements, elle souffrait également de plusieurs maux d'ordre structurel et technique. Il a pourtant suffit de 2 ans pour remettre cette caisse sur les rails... La CNSS tente de reprendre son rôle clé dans le système social au Maroc. Après le « chaos » dans lequel avait sombré cette caisse suite à des années de mauvaise gestion, la tâche de sa remise à niveau n'était guère facile. Mais la nouvelle staff de la CNSS y a pourtant crû, avec à leur tête Mounir Chraïbi, que le Roi avait nommé en 2001 à la tête de cette institution. Il fallait que cette équipe remédie à beaucoup de problèmes d'ordre structurel avant de se lancer dans la réforme et la remise à niveau de la CNSS. En deux ans, l'équipe de la CNSS devait traduire concrètement la volonté du gouvernement visant à rationaliser la gestion des établissements publics. Ainsi, elle a pu atteindre plusieurs des objectifs fixés. Sur le plan institutionnel, un grand effort a été fourni pour étendre la protection sociale à la population non couverte ou à d'autres secteurs non-affilliés comme le secteur de la Pêche ou de l'Artisanat. De même, le plan d'action du recouvrement semble être sur la bonne voie. Concernant les créances (69-96), quelque 320 millions de DH ont été encaissés. D'un autre côté, la CNSS a régularisé la situation de 97.500 affiliés alors que 7.800 autres dossiers sont en cours d'études. Pour remédier au problème des polycliniques de la CNSS qui souffrent d'un déficit budgétaire, il a fallu mettre en place un processus de mise à niveau afin d'aboutir à de bons résultats. La subvention des polycliniques, qui était en 2000 de l'ordre de 545 millions, passera à 270 millions de dirhams avant la fin de cette année. Le but étant d'atteindre un équilibre budgétaire fin 2006. Au niveau de la gestion, une refonte de l'organigramme de la Caisse a eu lieu, donnant naissance à une restructuration des Pôles/département ( Recouvrement, Polycliniques, Perception, etc). Pour ce qui est des services, la Caisse a mis à la disposition de ses affiliés un système de télé-déclaration et de télé-paiement. Ce système électronique offre des avantages en matière de facilité d'utilisation, de flexibilité et de fiabilité de données, tout en assurant une traçabilité du traitement et une transparence entre l'entreprise et la CNSS. Toutes ces mesures ont fait que les citoyens reprennent graduellement confiance en la CNSS, puisque cette dernière affiche sa volonté d'ouverture et de proximité envers ses affiliés et clients. Rappelons aussi que la Caisse comptait, en décembre 2002, 1,5 million de salariés déclarés et 108.561 entreprises affiliées. Mais d'autres défis pointent à l'horizon que les responsables de la CNSS doivent gérer. Il s'agit notamment de la réforme du Dahir de 1972, du projet de l'AMO, de la gestion déléguée des polycliniques, de l'indemnité pour perte d'emploi, du fonds de garantie pour l'accès au logement et la protection de 60.000 marins pêcheurs. Les résultats réalisés ces deux dernières années redonnent néanmoins confiance quant à l'avenir de la CNSS. Des efforts restent à fournir pour que l'époque où l'audit mené par le Cabinet Price Water House a permis de détecter des malversations ne soit plus qu'un lointain mauvais souvenir.