CNSS, CIH, Banque Centrale Populaire,… les scandales financiers et leurs rebondissements ont pimenté le quotidien des marocains, l'année passée. Restrospective. L'année 2002 a été celle de tous les espoirs, notamment pour les opérateurs économiques. Les pouvoirs publics, qui ont manifesté leur ferme volonté de relancer les investissements et les mécanismes pour arriver à cette finalité ont commencé à se mettre en place. Cependant, 2002 a été également l'année des scandales puisque bon nombre d'entreprises privées ou publiques ont été clouées au pilori. Mauvaise gestion, dépenses douteuses, emplois fictifs, détournement de fonds,… les scandales financiers et leur rebondissement ont pimenté le quotidien des Marocains, l'année passée. En tête de liste, figure l'affaire de la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale qui a été qualifiée du « plus gros scandale financier du pays ». Le préjudice a été tel qu'une commission parlementaire a été mandatée pour mener une enquête sur cette institution. Les résultats de leurs investigations ont fait couler beaucoup d'encre et ont été au cœur d'une polémique sans précédent et pour cause. Les dysfonctionnements relevés et les montants avancés dépassent toute imagination. La Commission a ainsi estimé les montants dilapidés à 115 milliards de DH. Qui dit mieux ? En cause, la mauvaise gestion des directeurs qui se sont succédé à la tête de la Caisse et l'absence de contrôle. Certes les chiffres avancés par la commission d'enquête ont été mis en causes ainsi que certaines allégations, il n'en reste pas moins que le manque à gagner au niveau de la caisse est impressionnant et plusieurs milliards de dirhams sont partis en fumée. La CNSS a entamé sa restructuration avec la nomination d'un nouveau DG dont la mission est de remettre sur les rails ce géant aux pieds d'argile. Autant dire que Mohamed Chraïbi a du pain sur la planche. Autre institution, autre scandale. Le Crédit Agricole et Immobilier a également défrayé la chronique. Là aussi, des irrégularités en termes de gestion ont été relevées. L'affaire du CIH remonte à 1995. C'est à partir de cette date, que les défaillances ont commencé à se faire sentir au niveau des équilibres financiers de cette institution bancaire, mais ce n'est qu'en 2001 que le parquet à commandé à la police judiciaire d'entamer des investigations. Dans l'affaire du CIH, l'affaire qui a été le plus médiatisée est celle de la villa qui sert de résidence à l'ancien P-DG de la Banque. Celle-ci a coûté au CIH la somme rondelette de 45 millions de dirhams auxquels s'ajoutent 12 millions de dirhams puisés dans le budget de la Banque et alloués à sa construction. Dans le registre des affaires liées à la mauvaise gestion figurent, en haut lieu, les crédits accordés par la banque sans garanties. Troisième, scandale, et non des moindres, est celui de la Banque Centrale Populaire. L'affaire remonte à 1999. L'affaire de cette banque se résume à celle d'un dépassement historique dans la gestion des comptes du personnel. Celle d'un cercle de hauts cadres, qui, sur la base d'affinités, bénéficient d'un financement incontrôlé. L'histoire a débuté avec le nombre impressionnant des comptes cadres au sein de l'établissement. Certains employés de la BCP ont bénéficié de découverts considérables dans leur compte du personnel. Certains d'entre eux ont même bénéficié de plusieurs prêts à la consommation ou encore en immobilier. Pis, des prêts ont été octroyés sans fixation du terme de remboursement. Autre irrégularité, les entreprises créées ou contrôlées par des cadres travaillent sur la base de contrats de sous-traitance avec la Banque Populaire. Ces différentes affaires, qui ont éclaté au grand jour et qui continuent de faire couler beaucoup d'encre, doivent interpeller les pouvoir publics et les inciter à plus de vigilance. Il est vrai que les responsabilités ont été engagées et que des plans de restructuration ont été mis en place, il n'en reste pas moins qu'il est fort probable que l'avenir nous réserve d'autres mauvaises surprises.