Nombreux sont celles et ceux qui ont pris part à la journée de réflexion organisée récemment par la 2ème chaîne nationale, 2M, autour du thème «l'image de la Femme dans les médias». Les médias, particulièrement audiovisuels, jouent un rôle déterminant dans la lutte contre les stéréotypes féminins qui sont perpétués dans notre société. Le top management de 2M dresse un bilan mi-figue, mi-raisin de l'image de la femme au sein de son institution. Femmes, hommes, professionnels nationaux et internationaux des médias, producteurs de contenus, personnalités du monde économique et associatif... nombreux sont celles et ceux qui ont participé à la journée de réflexion organisée récemment par la 2ème chaîne nationale, 2M, autour du thème «l'image de la Femme dans les médias». Une journée d'étude qui a coïncidé avec le 10ème anniversaire de la promulgation de la Charte nationale pour l'amélioration de l'image de la femme dans les médias, adoptée en mars 2005, et dont l'objectif est d'élaborer une stratégie médiatique visant à promouvoir l'image de la femme dans les différents supports médiatiques. Force est de constater que ce débat autour du rôle de la femme, sa place, son image et ses droits au sein de notre société, est devenu comme une sorte de vaccin de rappel administré, chaque année, au mois de mars. Toujours est-il que ces rappels sont nécessaires pour dresser un état des lieux de la situation de la femme marocaine, attirer l'attention sur les stéréotypes féminins véhiculés, évoquer l'évolution du cadre réglementaire et, surtout, sensibiliser les différents acteurs ainsi que l'opinion publique sur l'enjeu de bâtir une société paritaire. Lors de cette rencontre, l'accent a été principalement mis sur l'image de la femme dans les médias, dans la publicité ainsi que dans la fiction. «L'image de la femme dans les médias est un sujet multidimensionnel et complexe dès lors que le stéréotype négatif féminin est très souvent invisible et insidieux, qu'on le retrouve un peu partout dans notre culture, dans notre langage, dans les médias, dans les programmes scolaires...», tient à souligner Salim Cheikh, Directeur général de Soread 2M, dans son mot d'introduction. La perpétuation des stéréotypes féminins est donc une responsabilité partagée par toutes les composantes de la société, avec néanmoins, une part plus importante des médias, particulièrement audiovisuels. Les médias jouent ainsi un rôle déterminant dans la lutte contre ces stéréotypes et dans la construction d'un projet de société moderne et paritaire. L'égalité-genre à 2M : un bilan mi-figue, mi-raisin Conscient du rôle qui lui est assigné, 2M s'est inscrite, depuis quelques années, dans un processus d'institutionnalisation de l'égalité-genre. Un engagement qui s'est traduit en 2014 par l'adoption de la Charte 2M pour la valorisation de l'image de la femme, dans une démarche durable et volontariste d'autorégulation. Plusieurs avancées ont été réalisées dans ce sens grâce à une volonté du top management, mais aussi aux femmes de 2M, à l'instar de Samira Sitail, Directrice générale adjointe ; ou encore Khadija Boujanaoui, Directeur financier, qui ont fait du combat de la parité et de la valorisation de l'image de la femme un engagement permanent. «Nous en sommes pratiquement à la parité sur le plan organisationnel, avec environ 41% de femmes journalistes. Aussi, près de la moitié des émissions sur 2M sont soit présentées par une femme, soit s'adressent aux femmes», tient à préciser Salim Cheikh. Cependant, tout n'est pas rose comme l'admet ce dernier. Plusieurs défis relatifs à la place et à l'image réservées à la femme restent à relever. Parmi ces défis, l'amélioration de la nature et la qualité de la représentativité de la femme dans les émissions, particulièrement de débat économique ou politique. En effet, seuls 11% des femmes expertes ont accès aux plateaux-télés marocains pour débattre des sujets économiques, sociétaux et politiques, d'après une étude de LMS-CSA (société d'études de marché au Maroc). Un chiffre insignifiant qui met en évidence la nécessité d'entreprendre des réformes en vue d'améliorer l'image de la femme, non seulement dans les médias, mais aussi dans la société. «Cependant, ce changement d'image doit être bien encadré au risque de contribuer à consacrer les stéréotypes contre lesquels on cherche à lutter», précise Rabéa Naciri, présidente de l'Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) et membre du CNDH. Charte de 2M pour la valorisation de l'image de la femme La charte de 2M s'articule autour de 4 axes principaux : la mise en valeur du rôle de la femme en tant qu'acteur économique, social et politique ; la lutte contre les stéréotypes féminins négatifs et la sensibilisation des acteurs médiatiques internes et externes ; la diversification des programmes et l'adaptation de la ligne éditoriale en tenant compte de la diversité socioculturelle et de l'évolution du statut de la femme dans la société marocaine, ou encore le monitoring efficace et une coopération accrue avec les acteurs externes concernés.