Mais que se passe-t-il au sein de Royal Air Maroc ? Après le bras de fer, qui n'est pas encore fini d'ailleurs, avec le personnel naviguant commercial de RAM, la compagnie est entrée en conflit avec le PNC d'Atlas Blue. Cette dernière est devenue filiale de RAM depuis 2009, date à laquelle la «compagnie nationale» avait racheté les 100% de la compagnie low cost. Atlas Blue a continué ses activités, mais en tant que prestataire de services pour les vols à bas coût. Le Groupe a décidé, lors de son dernier Conseil d'Administration le 10 février dernier, d'harmoniser ses deux entités aériennes. La marque a notamment disparu des avions et les deux sites Internet ont fusionné. Et à compter du 1er mars 2011, la gestion de la flotte d'Atlas Blue a été confiée à sa maison-mère. La passation de la gestion devait se faire avec le maintien des mêmes conditions opérationnelles de la filiale en termes d'activité, de réseau, de politique commerciale, d'offre et de distribution. Mais voilà, rien n'est dit sur la gestion des ressources humaines ! Le PNC d'Atlas Blue (AB) n'a pas attendu longtemps pour déchanter. En effet, la compagnie mère a décidé d'imposer une sorte de contrat à durée déterminée au personnel d'Atlas Blue au lieu du contrat initial, CDI, qui les liait à la compagnie low cost. Pire, le nouveau contrat d'une année renouvelable, devrait être signé par le personnel et Atlas Multiservices (AMS) et non pas avec RAM. «Nous avons appris qu'à partir du 1er mars nous étions détachés d'Atlas Blue pour une période d'un an, mais pour revenir où, vu que la compagnie n'existe plus ?», s'indigne un représentant syndical de la compagnie low cost, qui se méfie de cette démarche assez floue de RAM. Les différents délégués du personnel, suite à des pétitions signées par l'ensemble des salariés AB, ont fait appel à un avocat qui leur a assuré que la démarche de RAM est en totale violation de la législation du travail. Une lettre a même été adressée à la Direction de la compagnie pour souligner le caractère illégal de cette démarche. La RAM appelée à la table du dialogue a préféré prendre les devants en annulant les cartes Crew, celles qui permettent aux membres d'accéder aux avions. Cette annulation s'est traduite par un blocage de 13 membres de l'équipage d'Atlas Blue à Paris, avant qu'ils ne soient rapatriés au Maroc sous la pression des salariés. Le reste du personnel n'a pas non plus travaillé le 1er mars, et ce sont des PNC RAM qui ont pris leurs places à bord des avions. Des huissiers de Justice étaient d'ailleurs sur place pour constater cette situation perverse. «Ces cartes sont délivrées par le ministère des Transports et de l'Equipement et avant même d'avoir signé de nouveaux contrats, nous avions appris qu'il nous a délivré de nouvelles cartes RAM», déplore un représentant du personnel. Hier, les salariés indignés ont observé des sit-in dans certains aéroports et décident de maintenir la pression jusqu'à nouvel ordre. «Ce que nous voulons ? Un dialogue pour trouver une issue finale, juste et négociée», conclut le représentant syndical. La Direction de la RAM mère a préféré faire la sourde oreille comme elle l'avait déjà fait lors de différents conflits sociaux qui ont secoué la compagnie aérienne. Aujourd'hui, la sécurité sociale et professionnelle des salariés d'AB, compagnie créée le 28 mai 2004, est mise à mal. Les deux parties s'asseoiront-elles autour de la table des négociations ? Contactée par nos soins, la Directrice de communication de la RAM est restée injoignable.