FN) M. le Consul-Général, le Maroc a toujours eu de bonnes relations avec la Grande-Bretagne ; et pourtant, les échanges économiques ne sont pas très développés ; quelle en est la raison ? - Vous avez raison, il y a une centaine d'années, la Grande-Bretagne état le premier partenaire commercial du Maroc, et pendant le 20ème siècle, nos échanges commerciaux avec le Maroc ont reculé un peu. Il y a quelques raisons pour cela. Tout d'abord, l'économie marocaine était dominée par les organisations étatiques, et ce n'était pas facile pour le secteur privé d'établir des relations avec d'autres partenaires sur une base purement commerciale. Mais actuellement, les choses ont changé et nous sommes réellement impressionnés par les avancées enregistrées par le gouvernement marocain et les mesures prises par les autorités pour libéraliser l'économie et établir une base solide pour le développement de l'économie marocaine, telles que le programme d'ajustement structurel et le programme de privatisation ainsi que les différentes réformes qui ont été engagées. C'est le moment approprié pour encourager les entreprises britanniques à se rapprocher du marché marocain pour prendre connaissance de son potentiel commercial et économique. Aussi faut-il souligner que pendant la décennie 90, le commerce entre le Maroc et la Grande-Bretagne a triplé et, pour l'année 2000 seulement, nos échanges ont enregistré une augmentation de 18% ; et grce à nos investissements dans le secteur du textile principalement, la Grande-Bretagne est actuellement le troisième partenaire commercial du Maroc au niveau du commerce global. Il reste cependant beaucoup à faire pour améliorer notre position au Maroc. FN) Quels sont, à votre avis, les secteurs qui intéressent l'investisseur britannique au Maroc ? - Il y a des secteurs que nos interlocuteurs marocains comme la CGEM ont identifiés en tant que potentiels pour les investisseurs britanniques et que nous avons trouvés intéressants. Il s'agit des secteurs de l'informatique, des télécommunications, de l'agriculture, du tourisme et de la pêche. Il y a aussi une possibilité de développement du commerce dans le secteur de l'énergie, car des entreprises britanniques sont intéressées par l'exploration de gaz et de pétrole dans les zones offshore. Il y a également d'autres secteurs qui nous intéressent au Maroc, notamment le secteur financier qui est un secteur-clé dans l'économie britannique et que nous espérons devenir le support de développement du commerce dans d'autres secteurs au Maroc. FN) En examinant l'évolution des investissements britanniques au Maroc, nous remarquons que depuis 1997 ils ont connu une baisse ; quelles en sont les causes ? - Premièrement, c'est important de savoir que le niveau des investissements étrangers dans un pays est un peu relatif ; il y a toujours des variations d'une année à l'autre. La deuxième chose, c'est qu'à partir de 1990 jusqu'à 1996, le niveau de l'investissement britannique au Maroc a été impressionnant, surtout dans les secteurs de l'énergie, des biens de consommation et du textile. Il y a deux ou trois ans, nous étions déçus de ne pas avoir remporté la deuxième licence du GSM par une entreprise britannique. Mais en général, si vous analysez la situation, vous trouverez que pendant la décennie 90, la Grande-Bretagne a été le 2ème investisseur étranger au Maroc, y compris dans l'investissement des fonds à la Bourse. Actuellement, il y a beaucoup de possibilités, et nous envisageons d'encourager les entreprises britanniques à investir davantage au Maroc ; et on peut s'attendre à ce que l'augmentation des investissements soit continue. Cela dépend aussi du montant de l'investissement. Un grand investissement peut facilement doper les investissements d'un pays, comme c'est le cas de l'investissement espagnol au Maroc avec Meditel. Ce qui est important, à mon avis, c'est de convaincre un grand nombre d'entreprises britanniques d'investir au Maroc et de créer une plate-forme d'investissement dans ce pays plus large que vers les secteurs du textile et de l'énergie. FN) Pourriez-vous nous résumer les grandes décisions issues de la dernière réunion avec les responsables et opérateurs marocains ? La dernière table ronde entre la délégation britannique et les hommes d'affaires marocains a concerné seulement le secteur financier. Les discussions ont tourné autour du secteur bancaire, les assurances, le marché boursier et le marché financier marocain ainsi que les différentes possibilités de coopération dans ce domaine. La deuxième chose importante est l'inauguration du nouveau Conseil Maroco-Britannique qui est une initiative très louable, car c'est là la première action dans une campagne de promotion du Maroc parmi 14 autres marchés cibles de la Grande-Bretagne. Ce Conseil est important parce qu'il est composé de personnalités du secteur privé des deux pays. Les hommes d'affaires britanniques auront ainsi la possibilité de rencontrer leurs homologues marocains. C'est un accord entre la Confédération d'industrie britannique (CBI) et la CGEM ; le Conseil aura ainsi pour mission de rapprocher les opérateurs économiques des deux pays et d'organiser différentes coopérations commerciale, économique et technologique. Il y aura également l'échange d'informations sur les opportunités d'affaires et d'investissements, les joint-ventures, les règlements et les procédures administratives concernant l'investissement et le commerce dans les deux pays. Le Conseil envisage d'assurer des missions de prospection et d'approche des deux marchés, avec Salons et expositions de part et d'autre. Le Conseil va travailler en concertation avec d'autres organisations, par exemple l'agence gouvernementale pour la promotion du commerce. Ë Londres, à la " Trade Partners... ", l'équivalent de la CMPE au Maroc, on espère que les Chambres de commerce et les sections commerciales du Consulat général OEuvreront pour le développement de la coopération entre les deux pays. FN) Est-ce qu'un calendrier de travail concernant ce Conseil a été arrêté pour assurer le suivi ? - On s'attend à ce que la première réunion du Conseil se passe au mois de février prochain à Londres ; mais il fait beaucoup travailler pour la finaliser, en ce qui concerne la composition du Conseil, le cahier des charges et les procédures du Conseil. Mais il y a une volonté de part et d'autre pour faire bouger les choses aussi vite que possible.