Après une période d'absence relative, la Grande-Bretagne amorce son grand retour au Maroc. Elle est devenue le troisième partenaire commercial du Royaume, qui est devenu son cinquième marché. En 2002, les échanges commerciaux combinés s'élevaient à 13.12 milliards de Dirhams. Entretien avec Haydon Warren-Gash, ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc. ALM : Quel bilan peut-on faire de la visite du ministre britannique du Commerce, S.E Mike O'Brien ? Haydon Warren-Gash : Un bilan hautement positif. M. O'Brien est reparti à Londres très satisfait des entretiens qu'il a eus avec plusieurs hauts responsables marocains, notamment le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères, le ministre de l'Agriculture, et le ministre du Commerce éxtérieur. Il a également été reçu en audience par M André Azoulay, Conseiller de SM le Roi. Cette visite intervient quelques mois seulement après la visite au Maroc du ministre délégué au Foreign Office chargé du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, la Baronne Symons. Nous sommes dans une dynamique de consolidation du partenariat politique et économique entre le Royaume-Uni et le Royaume du Maroc. Ces deux dernières visites confirment l'intérêt stratégique croissant du Royaume-Uni pour cette région du globe. Nous préparons déjà d'autres visites, dans les deux sens, pour maintenir le rythme des échanges. Le Maroc est en train de mener de profondes réformes dans divers secteurs. C'est un pays connu pour être stable politiquement et qui jouit de la confiance des milieux économiques et des grandes places financieres internationales. La pratique démocratique se renforce et nous nous félicitons du processus de reformes en cours. Comme l'avait exprimé M O'Brien, nous voulons que les opérateurs économiques britanniques tirent profit des avantages offerts par le Maroc. Les hommes d'affaires britanniques et marocains sont en train de redécouvrir les vertus de travailler ensemble. Et c'est le moment venu. Nous étions des partenaires commerciaux privilégiés pendant une bonne partie du 19ème siècle. Après une période d'absence relative, nous sommes de retour. Ces dernières années, la Grande-Bretagne est devenue le troisième partenaire commercial du Maroc, et le Maroc est notre cinquième marché. En 2002, nos échanges commerciaux combinés s'élevaient à 13.12 milliards de dirhams. Le ministère britannique du Commerce et de l'Industrie - UK Trade & Investment - organise, en collaboration avec le consulat-général de Grande-Bretagne à Casablanca, un séminaire sur la formation professionnelle dans le domaine du tourisme et la gestion des hôtels, le mardi 24 février 2004. Quel est l'intérêt d'une telle manifestation ? Nous appuyons l'énorme programme d'investissement visant à porter le nombre de touristes à 10 millions d'ici 2010. Le gouvernement marocain espère réaliser, à l'horizon 2010, l'objectif ambitieux de former 72.000 opérateurs dans le domaine du tourisme. Ce séminaire s'inscrit dans la logique de notre volonté de mettre l'expertise et le savoir-faire britanniques à la disposition du Maroc pour relever ce formidable défi. La Grande-Bretagne, deuxième pays émetteur de touristes au monde, peut constituer un partenaire privilégié pour le Maroc dans ce domaine précis. Le tourisme en Grande-Bretagne génère 300 milliards de livres sterling. L'industrie du tourisme, la plus grande industrie mondiale, est diversifiée et fortement compétitive. Il s'ensuit que le secteur des services en Grande-Bretagne est un secteur dynamique comprenant plusieurs activités telles que la consultation, le recrutement en ressources humaines, la formation, le design et services de construction, la restauration et l'organisation d'événements. Quels sont les principaux secteurs d'exportation britanniques au Maroc ? Le Maroc devient de plus en plus un important marché pour des sociétés britanniques qui cherchent à se développer à l'étranger. Quelque 30 000 Marocains sont employés dans 150 usines qui travaillent directement pour l'industrie du textile britannique. Marks & Spencer confectionne 15% de sa production au Maroc - plus que tout autre pays. Dewhirst, Donisthorpe et Automatic Braiding ont egalement établi des entreprises florissantes au Maroc. Le Maroc est d'ores et déjà le marché britannique qui connaît l'expansion la plus rapide au Maghreb. Le Royaume-Uni est le troisième marché d'exportation pour le Maroc - Le Maroc exporte plus que l'Egypte vers le Royaume Uni -. Durant la période 1992-2000, le Royaume-Uni était le sixième investisseur au Maroc. 50% des echanges commerciaux dans les deux sens sont générés par le secteur du textile. Au-delà de ce secteur clé, dans presque chaque secteur de l'économie marocaine, je suis persuadé que les possibilités existent pour intensifier nos échanges, particulièrement le tourisme, l'industrie agroalimentaire, les services financiers, l'éducation, les soins sanitaires, le pétrole et le gaz. Tous ces secteurs sont prioritaires pour le Maroc aussi. Parallèlement, il y a les exportations classiques dans les deux sens de biens de consommation, l'expertise britannique dans le domaine du commerce par Internet et nos connaissances spécialisées dans des créneaux niches tels que la certification de produits biologiques. Peut-on avoir une idée sur les missions commerciales programmées pour cette année ? Pour l'année financière 2003-2004, l'équipe commerciale de UK Trade & Investment (www.trade.uktradeinvest.gov.uk) qui fait partie de mon ambassade au Maroc, projette cinq missions commerciales grâce auxquelles 50 nouveaux hommes d'affaires feront connaissance avec le Maroc. Les missions marocaines au Royaume-Uni se multiplient avec trois missions menées par des ministres récemment pour ne prendre qu'un exemple. Et dans tous les domaines – de la finance, en passant par le tourisme, jusqu'à l'agriculture. Ces missions donnent souvent lieu à des résultats très concrets. A titre d'exemple, suite à la mission et au séminaire fructueux sur l'environnement qui eurent lieu en octobre à Casablanca, plusieurs sociétés britanniques sont en contact avec l'ONAREP et l'ODEP pour des contrats importants. Autre parfaite illustration de cet état de fait, la Home Grown Cereals Association britannique a signé un protocole de coopération avec le ministère de l'Agriculture. Chaque année, des sociétés d'Irlande du Nord vendent des semences de pommes de terre pour une valeur d'environ 2 millions de livres sterling.