Un séminaire sur l'artisanat s'est tenu le 14 septembre à Fès afin de procéder au diagnostic du secteur et d'élaborer un Livre blanc qui servira de repère pour une politique de restructuration et de promotion du secteur. Participant au PIB (Produit Intérieur Brut) pour 19%, employant près de 2 millions de personnes, soit 20% de la population active, le secteur de l'artisanat a exporté au cours de l'exercice 2000 pour quelque 700 millions de DH, compte non tenu des achats locaux des touristes qui représentent 4,4 milliards de DH. Le séminaire qui s'est tenu vendredi dernier à Fès a été placé sous le haut patronage de SM le Roi. Réunissant les principaux intervenants du secteur de l'artisanat, le séminaire de Fès a planché sur le dossier de l'artisanat qui occupe une frange importante de la population (près de 2 millions de personnes). Au cours de l'année 2000, le secteur a pu exporter pour une valeur de 700 millions de DH, et ce compte non tenu des achats locaux des touristes qui représentent 4,4 milliards de DH. Les activités d'artisanat ont également bénéficié au cours de l'exercice 2000 d'un financement de 120 millions de DH de crédits accordés par la Banque Populaire et 77 millions de DH sous forme de micro-crédits. En effet, le secteur de l'artisanat participe pour 19% dans le PIB, soit plus que l'agriculture dont la participation au PIB n'est que de 16%. De même, l'artisanat représente dans les exportations totales de biens 6,5%, soit 5 milliards de DH (y compris les achats locaux des touristes), alors que les exportations du secteur agricole ne représentent que 4,5% des exportations de biens. Le secteur de l'artisanat s'organise autour de 482 coopératives dont le 1/5 sont des coopérations féminines. Quant aux adhérents, ils sont au nombre de 12.900 coopérants et se répartissent comme suit : textile (29%), les services (24%) et la poterie céramique (17%). 520 associations professionnelles composent le mouvement avec 8 Unions Nationales pour les encadrer. Les différents corps de métiers de l'artisanat sont représentés dans ces U.N. Les associations comptent 22.300 adhérents. Ë noter que les branches les mieux encadrées sont celles des services (39%) puis du textile (15%). Ces chiffres ne cachent pas pour autant les problèmes auxquels le secteur est confronté. L'un des aspects les plus importants de ces difficultés réside dans la non-compétitivité du produit artisan marocain. Absence de formation dans le secteur où la plupart des opérateurs sont analphabètes, manque de promotion et méthodes de vente archaïques constituent le lot des maux qui gangrènent l'artisanat. Il s'ajoute à cela le caractère informel qui prévaut dans ce secteur. Le séminaire de Fès a ainsi été initié pour enclencher une réflexion commune sur l'ensemble de ces maux. Un Livre blanc doit être élaboré pour servir de guide en matière de réorganisation du secteur. Trois commissions sont été créées durant le séminaire en vue de mener la réflexion débouchant sur l'élaboration de ce Livre blanc. Les commissions Organisation, Compétitivité et Promotion ont formulé des recommandations dont la synthèse fera l'objet de publication. Ainsi, il a été recommandé de faire émerger l'activité de l'artisanat du contexte informel qui la caractérise. Une élite professionnelle est à promouvoir parmi les maîtres-artisans. La qualification des hommes et la qualité du produit sont des préalables incontournables pour une meilleure compétitivité de l'artisanat marocain. Le regroupement des activités du secteur en filières facilitera l'encadrement des opérateurs via les associations professionnelles. Les séminaristes ont préconisé l'instauration de commissions techniques de normalisation des produits de l'artisanat et l'élaboration d'une charte de qualité. Quatre grands axes devront servir de canaux régulateurs à cette démarche : la normalisation du contrôle, la sauvegarde du patrimoine, l'innovation et la formation professionnelle. L'environnement des entreprises d'artisanat au niveau du financement de l'investissement et de la fiscalité devrait être amélioré ; de même que la promotion des produits artisanaux à l'échelon national et international. Enfin, les séminaristes ont également recommandé l'institution d'une société nationale de cautionnement mutuel pluri-bancaire et multisectorielle et la création d'un fonds constitué par un consortium de banques afin de garantir les prêts accordés aux artisans. La révision du régime de crédit de la Banque Populaire institué par la convention de 1999 a été également souhaitée.