La réforme de la CNSS (Caisse Nationale de la Sécurité Sociale) reste l'outil incontournable pour réduire le fossé qui l'a séparée d'une gestion saine. Plusieurs réunions de son Conseil d'Administration ont été organisées dans ce cadre. La plus récente, Après tant d'années de mauvaise gestion, la CNSS se mobilise pour sortir du marasme où elle s'était enfoncée. C'est depuis mai dernier qu'il y a eu la première réunion de son CA. Il était temps. Car il faut rappeler que, jusque-là, aucune action n'avait été entreprise pour secouer le cocotier. A en juger par les chiffres, la situation s'avérait plus que critique. Seulement 15 % de la population bénéficient actuellement de prestations sociales réduites. A qui incombe la faute ? On ne saurait trancher. Les uns jettent la responsabilité sur le cadre législatif, d'autres sur la progression irrégulière du PIB, l'évolution modérée de la masse salariale, etc. Mais ce qui est certain, c'est que la Caisse est sujette à plusieurs troubles qui font obstacle à sa bonne marche. Les audits effectués par les cabinets Audita et Price Waterhouse ont révélé l'existence de multiples maux, notamment la défaillance du contrôle interne, la non-conformité de la comptabilité aux règles en vigueur, etc. Depuis lors, il s'est avéré nécessaire de procéder à une réforme du système managérial de la Caisse et de ses structures La finalité est d'élargir la couverture sociale, la couverture maladie, d'assurer la gestion et la perte d'emploi . C'est dans ce cadre que sont intervenues les nombreuses réunions du Conseil d'administration. La dernière en date, qui s'est déroulée le mois dernier en présence de son nouveau président, M. Abbas El Fassi, ministre de l'Emploi, du Développement Social, de la Solidarité et de la Formation Professionnelle, a passé en revue tout ce qui a été entrepris jusqu'alors. Elle a été également l'occasion de discuter des questions non encore résolues. C'est alors que les résultats des travaux du comité de gestion et d'études portant sur la désignation du cabinet d'expertise adjudicataire ont été adoptés par l'ensemble des membres du Conseil. Le cabinet « Ernest and Young » a été choisi pour faire un examen des conclusions de l'audit de gestion de la CNSS effectué par Price Waterhouse. Les travaux du Conseil ont été également marqués par la mise en relief de ce qui a été réalisé pendant l'année 2000 et de l'adoption du budget 2001. Celui-ci a baissé de 10% par rapport à l'an dernier. Mais les points forts de cette réunion ont été surtout les réserves émises concernant la gestion des polycliniques et les taux pratiqués lors des dépôts à la CDG des fonds de la Caisse, jugés trop élevés et non vraiment profitables aux contribuables. Par ailleurs, cette réunion a donné lieu à la création de deux commissions. L'une prendra en charge la réforme du régime de sécurité sociale et la création de l'allocation pour perte d'emploi ; l'autre, l'équilibre financier du régime et la réorganisation administrative. Il a été également question, lors de ce CA, des sommes relatives aux soins de santé prodigués en France. Celles-ci sont désormais intégrées dans le budget de la Caisse. D'autre part, le projet de loi relatif à l'instauration d'une indemnité pour perte d'emploi en cas de fermeture d'usine a été adopté au cours de cette réunion. Un montant équivalant au SMIG sera alors versé au salarié en chômage pour une durée maximale de 18 mois. Des résultats qui s'annoncent avantageux pour l'avenir de l'activité de la CNSS et promettent un avenir de bon augure...