Les deux opérateurs du GSM ont soumis le premier litige les opposant à l'Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications (ANRT). Il portait sur les tarifs d'interconnexion. Un comité de gestion assisté par des experts internationaux a planché s En instituant l'ANRT, la loi 24/96 lui assignait la mission de contrôle et de régulation du marché des télécommunications. Le monopole de fait qu'exerçait Itissalat Al-Maghrib, devenu Maroc Telecom, faisait qu'il n'y avait pas beaucoup de litiges. L'attribution de la 2ème licence de GSM à un nouvel opérateur, Méditelecom, a changé cette donne. Déjà, les deux opérateurs n'apprécient pas de la même manière les tarifs d'interconnexion. Résultat : la mésentente dégénère en conflit qui est en définitive soumis à l'arbitrage de l'ANRT. Pendant 20 jours, un groupe constitué par l'Agence a travaillé sur le dossier en prenant l'avis d'experts internationaux. Un rapport de synthèse fut élaboré et présenté au Comité de Gestion présidé par le Premier ministre. L'enjeu du secteur des télécommunications a amené les membres du Comité de gestion à tenir en considération la stratégie globale adoptée en la matière et le processus de privatisation de Maroc Telecom déjà enclenché. Pour départager les deux opérateurs, le comité de gestion a dû abandonner la méthode dite de « Benchmarking » qui consistait à se référer à un cas européen s'appuyant notamment sur la pondération de la part à rétrocéder au réseau fixe d'une part, et au mobile, d'autre part, en cas d'interconnexion, tel que le proposait Méditelecom, de même qu'il a renoncé à l'autre méthode que proposait Maroc Telecom. L'ANRT a fini par adopter une position médiane en faisant un audit des modélisations de coûts élaboré par les deux opérateurs. Cette option semble couper la poire en deux entre les deux concurrents. Il reste que la guerre des tarifs a déjà pris une allure infernale et que l'issue du duel dépendra au finish de la réaction du marché pour déterminer la part de marché de chacun des deux opérateurs. La qualité des services, la prise en compte des besoins et moyens spécifiques des consommateurs sont les facteurs déterminants de cette répartition. En tout état de cause, les dés sont déjà pipés. Maroc Telecom profite de son avance sur le terrain pour appuyer davantage sur l'accélérateur. Les dernières baisses de tarifs lancées par Maroc Telecom concernent non seulement le fixe, le mobile, le local et l'international, mais elles s'accompagnent également de l'apparition de nouveaux produits. La carte prépayée Jawal comprend désormais « 3 » segments : Jawal « Jeune » s'adresse aux jeunes qui appellent plutôt en soirée et le week-end ; Jawal « Liberté » pour ceux qui appellent plutôt le jour et Jawal « Classique » pour ceux qui appellent aussi bien le jour que la nuit. La durée des cartes va de 45 mn à 90 mn en tarif réduit. De l'autre côté, Méditel, devenu opérationnel depuis le 29 mars 2000, ne va pas en rester là. Il compte adapter sa stratégie à la nouvelle situation du marché