Nouveau déclic dans le projet de privatisation de la Banque Centrale Populaire longtemps gelé au niveau de la Chambre des Représentants : le dossier est désormais sous tutelle du Ministère de l'Economie et des Finances (MEF). Au fond, qu'il relève du Min Pris dans les coulisses de la Chambre des Représentants depuis plusieurs semaines, le processus de privatisation de la Banque Centrale Populaire tarde à prendre des couleurs. Pour rappel des faits, la BCP, Société coopérative à capital variable détenue à 56% par l'Etat, 30% par les institutions publiques et 14% par des privés ou des privatisables (SNI, BNDE, CIH, BMCE), devait, avant l'ouverture de son capital, changer de raison sociale pour devenir une société anonyme à capital fixe. Alors même que le nouveau statut de l'établissement bancaire n'est pas encore défini, le projet de loi portant réforme de la banque vient d'enregistrer une nouveauté : le dossier relève non plus du Ministère de la Privatisation, mais de celui de l'Economie et des Finances. Et ce, en vertu de l'article 59 du projet de loi n°12-96 qui stipule que l'ouverture du capital de la BCP se ferait par dérogation aux dispositions de la loi n°39-89 autorisant le transfert d'établissements publics au secteur privé. Mais, en réalité, qu'il revienne au MSPP ou au MEF de piloter cette opération, la finalité n'est-elle pas la même ? L'objectif n'est-il pas d'assurer un succès maximal à cette ouverture de capital ? A notre sens, le débat devrait plutôt être orienté vers un autre volet : celui de l'urgence des réformes à mettre en place pour accélérer le processus de privatisation. Et on se doute que l'affaire est loin de se décanter, d'autant que le projet va être passé au peigne fin par les députés pour être voté en plénière, disséqué en commission et en plénière au sein de la deuxième Chambre. En attendant le dénouement complet de l'opération, on se demande d'ores et déjà quelles seront les modalités et les conditions de cession. Selon toute vraisemblance, et d'après les propositions faites par le groupe, l'Etat et les BRP devraient constituer le noyau dur avec respectivement 30 et 21% du capital. Dans ce même ordre d'idées, tout futur partenaire ne pourra détenir plus de 5% du capital. Parallèlement, le groupe peaufine sa stratégie de développement au travers notamment d'un redéploiement sur plusieurs fronts... Dans ce cadre, le Groupe Banques Populaires s'est repositionné dans le secteur du leasing: bien que détenant 15% de Maghrebail, il vient de créer sa propre entité, Chaabi Leasing. D'autre part, la banque a repris la majorité dans le capital de Moussahama (59%) en rachetant les parts des autres partenaires marocains. Aujourd'hui, elle siège confortablement aux côtés de la BEI (19%), Proparco (15%) et Sofides (7%). Dans la foulée, elle s'est repositionnée également dans le tour de table de Mediafinance (75%), avec pour principaux partenaires la SFI et le groupe Comptoir Parisien de Réescompte. Côté réorganisation, la groupe procède progressivement au regroupement de ses 19 banques régionales; c'est le cas des BRP de Tanger et Tétouan, des 3 banques de Casablanca et de celles d'Agadir, Ouarzazate et Tiznit...