* Au lieu dun décroisement des participations, les deux établissements ont préféré développer des synergies. * Un compromis qui cache mal lembarras qui apparaît dès lors quon évoque les 31,22% détenus par Wafa Assurance dans le capital du Crédit du Maroc. Elle est là. Toujours là. Elle dérange les analystes qui la considèrent davantage comme un placement; juste un placement. Cest la participation de 31,22% détenue par Wafa Assurance dans le capital du Crédit du Maroc. Un héritage légué par lex-président du défunt Groupe Wafabank, Abdelhak Bennani qui, en 2000, est monté en force dans le capital de Crédit du Maroc. Une prise de participation payée non seulement au prix fort, mais qui lui a également valu des diatribes acerbes de la part des observateurs du marché. «Car ce qui était appelé à être une participation stratégique, sest avéré, par la suite, nêtre quun simple placement», soutient un analyste. En effet, considéré comme trouble-fête et qualifié dindésirable à lépoque par le Crédit Lyonnais, il sera absent du Conseil de Surveillance et du Directoire de CDM, perdant tout droit de regard sur une société dans laquelle il détenait un peu plus de 33% du capital, donc second actionnaire majoritaire. Mais avec la fusion BCM - Wafabank, la situation a un peu plus évolué, Attijariwafa bank et le Crédit Agricole ayant décidé de réchauffer le vent frais qui circulait entre les deux entités à lépoque. Cela, en développant des synergies profitables aux deux groupes, dautant plus que le Crédit Agricole détient diverses petites participations dans des filiales du Groupe Attijariwafa. Compromis de circonstance résultant du refus, de part et dautre, de procéder à un décroisement des participations ? Peut-être. En tout cas, léquilibre de ce partenariat repose, de lavis de certains observateurs, sur un socle assez précaire. Car, même si dapparence (question de convenance certainement) les deux parties font valoir leur volonté de coopérer en capitalisant sur leurs atouts respectifs, cette participation suscite, dès lors quon en parle, un certain embarras de part et dautre. Une seule chose est certaine à ce niveau : le Crédit Agricole tient à sa filiale comme à la prunelle de ses yeux. En témoigne le récent changement didentité visuelle du CDM qui montre que le CA est bien là et compte y rester. Et pourquoi pas alors un renforcement de sa présence dans le tour de table de sa filiale ? Francis Savoye, Président du Directoire de Crédit du Maroc, a répondu à cette interrogation, en décembre dernier, en ces termes : «Cest une question destinée à lactionnaire principal qui est mieux disposé à répondre. Mais à ma connaissance, jusquà aujourdhui, le Crédit Agricole détient 52,6% du CDM. Il a donc la majorité (...). On respecte les 31,2% que détient Attijariwafa via Wafa Assurance; et pour ce qui est du sort de cette participation, je pense que ce ne sont que des rumeurs. Cest Attijariwafa qui peut dire sil est satisfait de cette participation en terme de rendement et en terme de synergie avec le Groupe. Pour linstant, nous avons des partenariats qui fonctionnent. Mais je nai pas connaissance déléments de cession ou daugmentation. Si des participations venaient à se trouver dans le marché, le Crédit Agricole y regarderait positivement». Lavenir nous édifiera très certainement.