La Fédération de l'énergie a vu le jour en 2001 sous la présidence de Moulay Abdallah Alaoui. Il existe un réel besoin en investissement afin d'accompagner le mix énergétique du Maroc. «Dix ans de réflexion sur les choix énergétiques», tel est l'intitulé du nouvel ouvrage de Moulay Abdallah Alaoui, président de la Fédération de l'énergie. A cet effet, une conférence a été organisée dernièrement à Casablanca pour présenter cet essai qui est une référence dans le secteur des énergies, mais aussi un témoignage vivant des actions de la Fédération depuis 10 ans. J.-M. Chevalier, professeur à l'Université Paris IX Dauphine et Directeur du Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières, ne l'a-t-il pas tout simplement désigné comme étant une banque d'informations énergétiques? En effet, à travers ce livre, l'auteur a parcouru une décennie de mutation du secteur de l'énergie tant au Maroc qu'à l'étranger, présentant un travail exhaustif et minutieux qui permet au lecteur de découvrir les faits marquants de ce secteur. Il peut être considéré comme un bouquet d'informations et d'analyses susceptibles d'intéresser les chercheurs, les responsables, mais aussi les experts et les étudiants. Une décennie riche La première décennie du secteur de l'énergie a été riche en événements. Elle a été particulièrement marquée par la libéralisation du secteur en 2006, et s'est terminée en apothéose par la signature à Ouarzazate, le 25 octobre 2010, des conventions concernant les modalités pratiques de réalisation du projet intégré de l'énergie solaire. Néanmoins, dès sa mise en place en 2001, la Fédération de l'énergie, sous la présidence de Moulay Abdallah Alaoui, a fait preuve d'une capacité de génération de propositions et de contributions au débat général, lié au contexte d'un pays qui ne dispose que de ressources énergétiques limitées. Rapidement, deux grandes missions ont été dégagées pour cette jeune fédération, à savoir constituer une force d'aide et de proposition, mais aussi organiser la communication dans le domaine de l'énergie. Dans ce sens, Abdallah Alaoui affirme qu'«aujourd'hui, j'ai acquis la certitude, à travers l'expérience de ces dix dernières années et l'organisation que nous avons mise en place, que la Fédération de l'énergie a contribué à la sensibilisation de l'opinion publique sur les questions énergétiques et environnementales». Depuis, un saut qualitatif a été fait avec l'émergence d'une stratégie énergétique nationale qui faisait défaut, parce que l'énergie était abondante, les prix du baril du pétrole relativement bas et stables et l'approvisionnement du pays sécurisé. Aujourd'hui, la donne a changé, l'énergie est devenue plus que jamais le système nerveux de l'économie. A cet effet, la Fédération a, tout au long de ces années, cherché à établir le consensus indispensable à l'accompagnement d'une stratégie énergétique adaptée aux réalités du Maroc. Elle s'est impliquée pleinement dans la conception et la mise en place des activités communes. Raison pour laquelle, lors de son intervention, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc, Mohamed Horani, a souligné «la capacité de la Fédération de l'énergie à unir les acteurs concernés du secteur et à les constituer en un corps, véritable force de proposition, dans le cadre des hautes orientations et instructions relatives à la mise en place des conditions d'une croissance forte et durable, à travers la Vision 2020». Pour sa part, Amina Benkhadra, ministre de l'Energie, des Mines, de l'Environnement et de l'Eau a souligné un réel besoin en terme d'investissement tant en capacités industrielles, en innovation qu'en capital humain, afin d'accompagner la non moins nécessaire évolution du mix énergétique du Maroc. En cela, Abdallah Alaoui milite pour la nécessaire intégration des énergies renouvelables dans la nouvelle donne énergétique, afin de construire un nouveau modèle de développement économique, basé sur la «croissance verte» afin que le Maroc tire pleinement avantage de ses atouts. «Il nous faudra donc encore et toujours contribuer tous ensemble à veiller à l'indépendance énergétique de notre pays», précise-t-il. «D'ailleurs, cet outil qu'est la Fédération de l'énergie nous aura appris à penser le changement, et nous demeurons donc humblement présents, avec pour seule ambition de rester utiles et vigilants… comme nous avons essayé de l'être tout au long de ces dix dernières années», conclut-il.