* Le PDG promet de communiquer plus régulièrement. * Nouveau départ pour la société avec la sortie de IB Group du capital. IB Maroc, l'intégrateur leader des systèmes d'information, sort de son mutisme. Après pratiquement un an et demi de silence, le management a finalement décidé de convoquer la presse pour lui dresser le bilan et les perspectives 2007-2010 de la société. Démarche tardive ? Peut-être, mais mieux vaut tard que jamais. Il faut dire que pour une société cotée, se murer dans le silence en ne se limitant qu'aux obligations de communication financière définies par la réglementation en vigueur, est forcément préjudiciable. Car le mutisme du management a parfois légitimement prêté foi à la rumeur et aux attaques d'une certaine presse. Et à ce jeu, la valeur IB Maroc n'a pas résisté. Ce titre, qui a inauguré le troisième compartiment un certain juillet 2001, dans un contexte où la Bourse de Casablanca était en pleine léthargie, est en effet actuellement à 182,5 DH (au 12 décembre) contre un prix d'introduction de 594 DH. Est-ce pour autant un reflet fidèle de la situation financière d'IB Maroc ? «Non !», répond Abdellatif Hadef. «La valeur actuelle du titre au niveau de la cote est en déphasage avec les fondamentaux de la société», martèle-t-il. Il faut avouer que depuis sa création en 1997, les fondamentaux de la société s'inscrivent dans un trend haussier, au demeurant confirmé, entre autres, par la progression et le développement de l'activité, avec un chiffre d'affaires qui est passé de 31,8 MDH en 1998 à 195 MDH pour l'exercice fiscal 2005- 2006 (clos le 31 mars 2006). Ces réalisations n'ont visiblement pas eu dimpact probant sur le marché boursier. Raison pour laquelle Hadef soutient qu'il a «appris à se détacher de la valeur boursière du titre du fait de la spéculation qui existe parfois sur le marché, et surtout parce que le développement de la société et ses perspectives sont très loin de ce que reflète le cours». En tout cas, si aujourd'hui il y a cette totale déconnexion entre le cours et les fondamentaux de la société, le déficit de communication qui a entouré IB Maroc pendant une certaine période n'y est vraisemblablement pas étranger. «Peut-être bien», reconnaît Hadef qui soutient néanmoins que, désormais, la communication autour de la société se fera de manière plus régulière. A la bonne heure ! Surtout lorsque l'on sait que IB Maroc a désormais son destin entre ses mains depuis que IB Group et MIBS Infrastructure sont sorties du capital en cédant les 53,98% quelles détenaient à Sophia Invest, holding créé à l'occasion de cette transaction par Abdellatif Hadef. Ce dernier devient donc l'actionnaire majoritaire, tandis que 40% du capital sont constitués du flottant en Bourse. Pour autant, cette cession est loin d'être liée aux performances d'IB Maroc. Bien au contraire, pendant que les autres filiales européennes du groupe étaient déficitaires, seule IB Maroc réalisait des bénéfices et contribuait d'une manière conséquente au chiffre d'affaires. En cela, «cette cession est sous-tendue par un accord moral, conclu à la création du projet, en vertu duquel la participation d'IB Group me sera cédée s'il n'apporte plus de valeur ajoutée au niveau de l'activité d'IB Maroc», souligne Hadef. Tout autant, poursuit Hadef, hormis le besoin de cash formulé par IB Group, histoire de se recentrer sur la France, «il y avait des divergences au niveau du partenariat, puisque l'activité en France était davantage orientée vers la distribution, alors qu'au niveau d'IB Maroc nous nous sommes plutôt focalisés sur les services et l'intégration», conclut Hadef. A preuve, reprend Bouchra Essabri, directeur administratif et financier, «les services représentent 34% du chiffre d'affaires réalisé au terme de l'exercice fiscal 2005/2006». Rappelons que cette opération a été suivie d'une OPA, comme l'exige la réglementation, en vue de permettre aux minoritaires de bénéficier des mêmes conditions de sortie que l'actionnaire majoritaire. Une OPA qualifiée par une certaine presse d'échec, puisque hormis les 10.530 titres de Abdellatif Hadef lui-même, seuls 600 titres ont été apportés. «Le fait que les minoritaires n'aient pas voulu apporter leurs titres montre clairement, au contraire, qu'ils nous font confiance», précise Bouchra Essabri. Nouveau tournant Avec un tour de table recomposé et une politique de communication qui va être redéfinie, IB Maroc envisage l'avenir plus sereinement, en restant fidèle à son métier qui consiste à analyser et concevoir les infrastructures du système d'information, intégrer et déployer des infrastructures sécurisées et administrer et sécuriser les systèmes d'information. Aujourd'hui, les ambitions de croissance restent très prononcées, malgré une présence internationale déjà remarquée au Maghreb (Algérie, Lybie), au Moyen-Orient (Dubaï) et en Afrique de l'Ouest (Sénégal). Parallèlement à cette stratégie de croissance externe qui se poursuivra, il s'agira donc pour IB Maroc, à l'horizon 2007-2010, de consolider davantage sa position sur le marché «en renforçant ses domaines de compétences actuelles, tout en continuant à développer de nouvelles activités en parfaite adéquation avec les besoins de sa clientèle». Tout autant, précise le management, «IB Maroc continuera son positionnement sur toutes les composantes de la construction du système d'informations comme intégrateur global d'infrastructures stratégiques, performantes, sécurisées et évolutives». Cette démarche sera soutenue par le renforcement des services (notamment la maintenance) dans le chiffre d'affaires; ce qui nécessitera la recherche de nouveaux partenaires pour concevoir des offres encore plus performantes, surtout sur le segment du stockage de l'information sécurisée. Tout un programme !