La gent féminine représente 25% de la population active du pays. Le commerce et les services sont les secteurs les plus investis par les femmes. L'étude de l'AFEM. “Seules, nous sommes illisible, ensembles nous sommes invincibles», disent les membres de l'AFEM. C'est dans cet esprit que l'Association des Femmes Chefs d'Entreprise (AFEM) a soufflé sa 10ème bougie, récemment, dans un palace de Casablanca, dans une ambiance tout aussi festive qu'instructive. Le tout placé sous le thème du «Challenge et de l'innovation de l'entrepreneuriat féminin». En présence d'un auditoire à prédominance féminine, une étude sur «l'entrepreneuriat féminin au Maroc, bilan et perspectives» a été présentée, générant un échange débordant de richesses et de contradictions. En effet, l'étude a donné un aperçu sur quelques chiffres clés de la constitution du tissu économique, mais a dégagé en même temps les obstacles et les points à retravailler afin de hisser l'entrepreneuriat féminin au niveau tant voulu et attendu. Il ressort de cette étude que, depuis l'insertion de la notion d'inclusion sous l'impulsion royale en l'an 2000, l'intégration de la femme dans le processus de création de valeur et d'emploi, au travers de l'entrepreneuriat, a constitué un levier majeur de succès. Ainsi, l'objectif de l'étude a été de tirer le meilleur avantage des programmes mis en œuvre par les pouvoirs publics et de formuler en l'occurrence les plans d'action destinés à soutenir la promotion de la femme entrepreneur au Maroc. L'étude démontre aussi une véritable dynamique de création d'entreprises par les femmes. D'ailleurs, la croissance du nombre durant ces dernières années le confirme, mais il n'en demeure pas moins que cela reste insuffisant. Ainsi, 12% seulement des créateurs d'entreprise sont des femmes, alors qu'elles constituent 50% de la population et plus de 25% de la population active du pays. L'autre constat tout aussi intéressant est lié à la forte concentration territoriale de l'entrepreneuriat féminin qui figure principalement sur l'axe Casa-Rabat. La tendance est moins perceptible dans les régions. Parmi les secteurs les plus investis par les femmes figurent en premier lieu le commerce et les services, aux côtés du secteur des BTP qui, sous l'impulsion du plan Emergence, a enregistré à son niveau un dynamisme féminin significatif, mais qui reste néanmoins assez timide face aux deux autres secteurs précités. Du côté des obstacles enregistrés, l'étude en a relevé trois qui sont récurrents, à savoir l'accès au financement, l'accès aux marchés et l'appui aux compétences. Pour conclure, l'étude a permis de mettre en évidence les principales mesures de soutien prioritaires, composées de trois initiatives significatives, telles que la mise en place d'instruments de financement garantis et appropriés, la sensibilisation et le développement des compétences et, enfin, le réseautage, avec la mise en place de structures de solidarité. 10 ans, c'est peu, mais pour une association comme l'AFEM, c'est déjà un énorme pas. «Malgré un bilan assez positif, le plus dur reste à venir», conclut la présidente de l'AFEM, Soraya Badraoui.