L'impact de la crise financière mondiale sur les économies de la région contenu. La croissance démographique, un atout indéniable. Maroc : une croissance de qualité, tirée par la demande intérieure, à laquelle s'oppose une certaine fragilité budgétaire et sociale. Les banques en terrain favorable. La croissance en Afrique figure parmi les thèmes débattus lors de la rencontre avec la presse nationale et internationale organisée dernièrement par le Groupe Société Générale au sein du siège de sa filiale bancaire marocaine (SGMA). Il s'agissait de présenter les trois piliers sur lesquels est axée la croissance dans les pays de l'Afrique du Nord et sub-saharienne, à savoir la résistance, la dynamique et le potentiel. Ainsi, l'impact de la crise financière mondiale sur les économies de la région a pu être contenu, grâce notamment à la nature du système financier et monétaire très protecteur. Avec, comme conséquence, un taux de croissance annuel du PIB au-lendemain de la crise plus important que celui enregistré en Europe et en Amérique latine. Aujourd'hui, selon Ariel Emirian, économiste du Groupe Société Générale, «ces pays connaissent une situation financière renforcée par une baisse de l'endettement pour se fixer à des niveaux acceptables, une amélioration remarquable au niveau des profils de leurs dettes, et une stabilité macroéconomique et inflationniste». Dynamique et potentiel «La force de la population des pays de l'Afrique en général, et de l'Afrique du Nord (Maroc, Algérie et Tunisie) plus précisément, réside aussi dans la forte croissance démographique», précise Emirian. Certes, cette dernière est moins importante par rapport aux décennies précédentes, mais elle reste élevée comparée aux pays développés, avec une population très jeune porteuse de dynamique. Ce qui fait d'ailleurs dire à Emirian que l'Afrique du Nord «connaît une période d'aubaine démographique», couplée à une croissance du PIB par tête d'habitant en constante hausse depuis 1996. Les pays de l'Afrique Sub-saharienne ne sont pas plus mal lotis. Ils sont de plus en plus intégrés dans l'économie mondiale et disposent d'un grand potentiel de croissance, soutenu par l'émergence d'une classe moyenne de 200 millions de personnes et une urbanisation galopante. De même, outre l'augmentation des exportations africaines vers les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), le taux d'investissement et les flux d'IDE des principaux pays émergents vers l'Afrique connaissent également une forte croissance. Ce qui explique la hausse du revenu par habitant et l'amélioration du niveau de vie moyen de la population. Banques locomotives Le rôle des banques dans la croissance économique des pays africains est indéniable, en ce sens qu'elles ont accompagné cette dynamique au travers du crédit bancaire. ll faut relever, à ce titre, que les groupes bancaires se retrouvent actuellement sur un terrain favorable au développement de leurs activités : la stabilité macroéconomique, un taux d'investissement et des investissements directs étrangers en hausse, le développement du commerce avec les grands pays émergents…. «Tout ce qu'il faut pour que les établissements bancaires développent leurs métiers», conclut Ariel Emirian.