Selon une étude du conseil national de l'Ordre des médecins en France, les praticiens nés au Maroc, représentent la deuxième communauté de médecins nés à l'étranger et inscrits à l'ordre des médecins de France. En 2017, ils étaient 6.510 en activité régulière et 430 intermittents, soit 15,6% des mêmes catégories dans l'ensemble des médecins nés à l'étranger exerçant dans les établissements français. Au total, près de 7.000 médecins marocains exercent en France. Les médecins nés à l'étranger Les médecins nés à l'étranger représentent une part importante dans le corps médical français. Ils étaient 58.441 (20%) en 2017, pour un nombre global à l'Ordre des médecins de France de 290.974 inscrits. Entre 2007 et 2017, la part des Marocains au sein de la population des médecins nés à l'étranger a légèrement baissé, passant de 11,5% à 10,7% (médecins retraités compris dans ces chiffres). Pour le cas précis des médecins en activité (médecins retraités non-compris), la part des Maghrébins demeure prépondérante (60%) en 2017. La part des médecins hors-UE a cependant stagné ces dix dernières années à un peu plus de 30.000 médecins. En revanche, les praticiens d'origine européenne ont vu leur nombre plus que doubler, en passant de 6.324 à 14.305 personnes. Les femmes représentent 32% des médecins marocains, dans la moyenne des praticiennes nées en dehors de l'UE, contre 57% chez les natives de l'UE. Les médecins diplômés à l'étranger La majeure partie des médecins marocains exerçant en France, y ont obtenu leur diplôme. Ceux qui ont étudié au Maroc n'en représentent que 19,3%. La même tendance s'observe chez leurs confrères tunisiens, mais ce taux est beaucoup plus important chez les Algériens (37,5%). Entre 2007 et 2017, les médecins marocains ayant obtenu leur diplôme en dehors de l'Hexagone, sont majoritairement spécialistes (72%). Ils sont passés en dix ans de 772 à 1.170 personnes, soit une augmentation de 34%. Beaucoup moins importante que l'évolution observée chez leurs confrères tunisiens: +80% (soit une croissance annuelle moyenne de 6%). Enfin, l'analyse des pyramides des âges des médecins maghrébins en France, montre que les moins de quarante ans sont minoritaires. En clair, il n'y pas eu de ruée vers les hôpitaux français, ces dix dernières années. Le gros des troupes concerne les tranches d'âge, entre 50 et 60 ans (c'est lié certainement à l'exode massive des diplômés algériens, au déclenchement de la guerre civile). Evolutions Malgré une densité cinq fois supérieure au taux marocain (3,2 contre à peine 0,6 médecins pour 1000 habitants), certaines régions du territoire français souffrent d'un faible encadrement médical. Pour y remédier, le gouvernement français a agi à deux niveaux: Des mesures ont été prises pour faciliter le travail des médecins retraités. Leur nombre est ainsi passé de 2.750 en 2007 à 19.236 en 2017! A l'instar du décret 2017-1601 du 22 novembre 2017, des dispositions ont été prises par le législateur français, pour faciliter l'exercice des médecins étrangers dans les établissements français. Ces mesures visent à inciter entre autres, les docteurs maghrébins, à venir s'installer en France. Cet appel d'air risque donc d'entamer les maigres effectifs du corps médical marocain.