Le temps d'une saison estivale pas comme les autres On serait tenté de croire que la ville d'El Jadida s'est superbement dilatée afin de contenir et supporter dans la douleur, les interminables assauts qui ont failli l'étouffer le temps d'une saison estivale pas comme les autres. .Le phénomène auquel s'est c confrontée El Jadida tout au long de cet Août 2013 est aussi déroutant qu'exceptionnel...il faut vraiment le vivre pour le croire. Serait-ce l'appel de la sirène des plages qui a ensorcelé ces centaines de milliers d'estivants qui n'ont eu d'autres recours que d'opter pour un refuge « chez l'habitant », afin de savourer des vacances longtemps attendues et durement gagnées ? Pourrait-on simplifier la chose dans la phobie de la canicule qui a provoqué la ruée vers cette ville balnéaire ayant souverainement gagné sa réputation de destination aux fraîcheurs nocturnes ? L'étroite marge de manœuvre liée à l'exigüité du temps des vacances aurait-elle brouillé tous les calendriers ? En tout cas, El Jadida a subit et canalisé beaucoup plus que ne le permettent ses capacités. Et c'est un exploit pour une ville qui ne dispose que d'une modeste infrastructure d'accueil, estimée à quelques 2900 lits hôteliers. Exploit auquel ont participé les locaux qui ont fait bon cœur contre «bonne fortune», puisque, aussi incroyable que cela puisse paraître, c'est l'économie informelle qui a sauvé encore une fois la face d'El Jadida. Les habitants se sont convertis en hôteliers, les triporteurs se sont substitués aux transports urbains et les marchands ambulants ont miraculeusement découvert leur don en arts culinaires. Exploit auquel ont vaillamment adhéré les services de l'ordre qui ont été au four et au moulin malgré les incroyables vagues humaines et mécaniques qui se sont déferlées sur les étroites artères et places d'une capitale toujours sous le choc d'une maturité précoce. Il faut dire que cette redoutable bousculade qui s'est dissipée sans trop de heurts mais en laissant derrière elle une large trainée d'amertume, n'a rien de surprenant pour les avertis. Les premières prémisses d'un tel raz de marée se sont déjà fait sentir depuis les précédentes saisons estivales. Prémisses qui auraient supposé une prise en considération de cet état de fait de la part de tous les intervenants pour faciliter le séjour des vacanciers, ne serait-ce qu'en repensant les voies de circulation et en décentralisant les activités censées drainer de grandes foules. Il est vrai, que la courte durée estivale en plus de certaines contraintes de dernière heure a bousculé le programme et les lieux des festivités, toutefois, la logique aurait voulu qu'on épargne certains espaces névralgiques catalogués comme étant des points noirs en matière de fluidité de la circulation. Il faut reconnaître que nul responsable au niveau local, n'est censé ignorer que le Boulevard Mohammed VI représente la porte principale la mieux connue de la ville ou que la place du théâtre fait figure de véritable échangeur qui dessert toutes les directions et quartiers d'El Jadida. Dans ce contexte, la moindre Perturbation de cette partie du vieux centre, équivaudrait immanquablement à une paralysie partielle de toutes les activités d'une destination qui se targue de placer le tourisme balnéaire en première ligne de ses chevaux de bataille. Dans les Mairies qui se respectent et respectent leurs engagements, les choix stratégiques ne s'improvisent pas et ne se concoctent pas à la hâte et sans une vision claire et profondément disséquée. Les revers peuvent souvent cacher de grandes surprises, et c'est cette impression, chargée de frustration et de malaise que nous avons ressentie aussi bien au niveau de certains visiteurs que dans les milieux locaux. Nombreux sont les indicateurs qui nous amènent à supposer qu'El Jadida a mal négocié son présent balnéaire en plaçant ses charrues avant ses bœufs. En s'autoproclamant comme destination incontournable du tourisme balnéaire, El Jadida a fait du raccourci, négligeant ainsi tout ce qui est essentiel, à commencer par les infrastructures d'accueil appropriées, la mobilisation de tous les services de base, la ventilation des lieux et dates des activités événementielles, la mise en place d'un schéma organisationnel en matière de fluidité de circulation, avec tout ce que cela nécessite comme parkings, panneaux d'orientations et aires de stationnement. Ceci dit, et malgré ce constat qui est des plus déprimants, force nous est de souligner que le verre n'est pas qu'à moitié vide. L'autre moitié mérite bien qu'on lui réserve une attention tout aussi égale, d'où les circonstances atténuantes que nous sommes tenus d'accorder à tous ceux qui ont manifesté de la bonne intention pour que nos visiteurs ne bronzent pas idiots. Pour terminer, nous accordons Toute notre estime aux services de l'ordre et à ceux de la protection civile qui ont été au four et au moulin malgré les incroyables vagues humaines et mécaniques qui se sont déferlées sur les étroites artères et places d'une capitale toujours sous le choc d'une maturité précoce.