Tazotas, bizarre comme nom, terrible comme surnom et actuel comme mode. L'appellation des tazotas est courante dans la région des doukkala. Qui ne la connaît pas ? A part celui qui est passé momentanément dans cette région sans se rendre compte : un passage éphémère, vain ou simplement luxueux.
Des prédateurs financiers ravis de transformer ces monuments en marketing et loin du culturel, ils y sont à l'affût. Heureusement qu'ils sont minoritaires. Ok, pour le marketing, mais pour la bonne cause. Ceci est dit. Pas loin d'El jadida, la belle ville d'antan qui souffre d'une vieillesse non désirée. Rides et récifs en témoignent. Eljadida l'aristocrate, généreuse en son temps et qui maintenant est dans le besoin pour pouvoir convaincre qu'elle était belle. Elle n'arrête pas de se répéter et de crier haut et fort à travers ces amoureux pour les prendre en témoignage. Ces amoureux, lassés et usés de prêcher cette beauté dans un vide chaotique. Une bourgade ou un douar qui s'appelait et qui s'appelle encore Rouahla où magistralement siègent sept tazotas immobiles. Témoins d'un passé et précurseurs impuissants d'un certain avenir qui se mue sans le vouloir en nostalgie. Cet immobilisme qui rappelle aux passants qu'il y avait une vie humaine ici. Une culture qui pleure son isolement, une culture incomprise et résistante avec ses moyens minimes. Après une route nationale et un grand carrefour et à droite, à gauche. On s'aventure dans une route qui peut encore convenir jusqu'à un village où les détritus s'accumulent du marché hebdomadaire au suivant. Pas de moyen de nettoyer disent-ils ! Encore à droite, une petite route qui devient de plus en plus étroite, mal entretenue et où le croisement de deux véhicules permette à ses occupants de se chamailler, de demander des nouvelles de leurs familles ou de remonter le temps dans le temps. Apres une demi-heure de route, soit une vingtaine de Km, il reste encore 10km pour atteindre un autre village. Voilà ces Tazotas qui tiennent en leurs secrets toute une histoire : Hadj Mohamed Moundib Diouani, Hadj Mohamed Moundib Derkaoui, Chiadmi Souiri, Ali Bensaid Rouhli….Qui remercient d'autres qui ont pris le relais : la bienveillante militante Najoua et l'artiste Rajaa qui ont pris en leurs seins une autre traduction de ce relais.