El Jadida, capitale des Doukkala, fête le 21ième siècle avec 21 œuvres artistiques sous forme de chevaux grandeur nature, réalisées par 21 artistes plasticiens, originaires des Doukkala ainsi que des autres régions du Royaume. L'idée n'est pas nouvelle. D'autres pays ont déjà proposé à des artistes de réaliser des œuvres artistiques sur des représentations grandeur nature d'un animal symbolique. Au Maroc, c'est, je crois, une première si l'on considère les dimensions et la taille de cet événement. Un projet avait été initié par deux architectes, Patrick Collier et Ali Ouameur portant sur la même thématique. Le hasard et les circonstances ont voulu que cette noble créature soit artistiquement à l'honneur dans la région des Doukkala. Le choix du cheval est d'une pertinence évidente, surtout dans cette région. Le cheval est incontestablement l'un des plus grands amis de l'homme, il est omniprésent dans la vie des Doukkalis, qu'il s'agisse des activités agricoles, des événements familiaux importants (mariages, circoncisions,…) ou de grands rassemblements festifs (tbourida, moussems,…). El Jadida est plus que jamais la capitale du cheval avec deux événements phares. Chaque année a lieu le moussem de Moulay Abdellah, le plus grand moussem du Maroc et l'un des plus anciens. Sa dernière édition, en juillet 2011, a pu rassembler plus de 1.680 cavaliers et accueillir non moins de 500.000 visiteurs. L'autre grand événement est indubitablement le Salon du cheval, événement international grandiose initié par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qu'Allah le glorifie, a permis à El Jadida d'acquérir une notoriété certaine faisant d'elle une destination incontournable. Aussi cet événement unique fait-il désormais partie, aux yeux des spécialistes et connaisseurs en la matière, des plus grands rendez-vous hippiques du monde. Une opération, coordonnée par Abderrahmane Ouardane, a donc été initiée avec la participation d'une pléthore de 21 artistes et la mise en place de trois ateliers. Le premier s'est intégré à l'Ecole des Beaux-Arts de Casablanca; le second a été monté à Chtouka et le troisième, au cœur de la Cité portugaise d'El Jadida. Le travail en ateliers communs a certes développé l'esprit d'émulation entre les participants mais il a surtout renforcé la camaraderie et la solidarité. Le résultat final est là pour en témoigner. Les 21 œuvres seront bientôt exposées dans des lieux publics d'El Jadida et devraient contribuer à renforcer encore l'activité équestre au sein de cette ville, plus que jamais capitale du cheval. Dans un an, une vente aux enchères devrait être organisée et le résultat de celle-ci sera destiné à la création d'une école de tbourida pour les jeunes de la région. Mu par l'amour et la passion du cheval et conscient de la charge tant esthétique, culturelle que symbolique qu'il véhicule, nous osons croire que les femmes et hommes qui meublent l'espace artistique de cet événement d'envergure internationale contribueront à renforcer l'image de marque incontestée d'El Jadida et de la hisser au rang qu'elle mérite, celui d'une capitale de l'art par excellence.