L'Observatoire marocain des TPME vient de publier ce mercredi 29 septembre la 2ème édition du rapport annuel 2019-2020. Une édition où l'Observatoire a étendu la base de ses données et analyses aux entreprises ayant le statut de personnes physiques. Ainsi, l'Observatoire a constitué, pour l'année 2019, une base de données relative à 571.989 entreprises actives, dont 303.013 entreprises personnes morales et 268.976 entreprises personnes physiques et ce, à partir des informations fournies par la DGI, la CNSS, l'OMPIC et Bank Al-Maghrib. Le rapport qui dresse une cartographie des entreprises, à fin 2019, fait ressortir des constats globalement en ligne avec ceux du rapport de 2018 en termes de fragmentation du tissu productif et de sa concentration au plan régional. Ce tissu est, en effet, formé, pour près de 92%, par des micro-entreprises dont le chiffre d'affaires individuel est inférieur à 3 millions de dirhams. Il est à 57% concentré sur l'axe El Jadida-Tanger et a généré 82% du total du chiffre d'affaires. Cette concentration est observée également au plan sectoriel, puisque près de 48% des entreprises opéraient, en 2019, dans le commerce et la construction. En outre, plus de la moitié des entreprises créées au cours de la période 2017-2019 relèvent de ces deux branches. Le rapport montre, par ailleurs, que les TPME, bien qu'employant 74% de l'effectif déclaré à la CNSS, ont réalisé moins de 40% du total du chiffre d'affaires des entreprises non financières et 26,4% de leur chiffre d'affaires global à l'export. S'agissant des impacts de la crise pandémique, les données de la CNSS, à fin avril 2020, montrent une baisse du nombre des entreprises qui lui sont affiliées de 48,3%, en glissement annuel, et de celui des emplois déclarés de 35,3%, soit environ 900.000 salariés. Suite à l'assouplissement des règles sanitaires décidé par les autorités, le nombre des actes d'affiliations à la CNSS s'est redressé, en juillet 2020, en retrouvant son niveau de la même période un an auparavant, pour l'ensemble des secteurs à l'exception de l'hébergement et de la restauration qui ont terminé l'année avec une baisse de 13,2%. Il en est de même des emplois déclarés, à fin août 2020, qui ont atteint leur niveau de la même période de 2019, exceptés ceux des secteurs de l'hébergement et de la restauration, des activités de services administratifs et de soutien et de l'industrie manufacturière qui ont accusé des baisses respectives de 28,3%, 2,3% et 3,4%. Tous secteurs confondus, ce sont 15.226 entreprises, comptant 48.614 salariés, dont 93,5% de micro-entreprises, qui n'ont pas repris leurs déclarations auprès de la CNSS à fin 2020. Les TPME, en particulier les TPE, sont entrées dans la crise de la Covid-19 avec des marges de liquidité et de solvabilité limitées*. En outre, plus de 51% de cette catégorie d'entreprises exerçaient, en 2019, dans les branches parmi les plus affectées par cette crise, à savoir l'hébergement et la restauration, le commerce et les transports, ces branches ayant drainé près de 48% du total de leur chiffre d'affaires. En mettant en exergue de nouveau les vulnérabilités structurelles de certains segments du tissu productif, les conclusions du présent rapport appellent à une accélération des réformes nécessaires à l'amélioration de sa compétitivité et pour le préparer à l'ère post-Covid, qui est marquée par des changements majeurs liés notamment à la transformation numérique, l'accroissement des exigences ESG (Environnemental, Social & Gouvernance), la relocalisation des productions et la reconfiguration des chaînes de valeurs. Pour consulter l'intégralité du rapport cliquez ICI