L'Observatoire marocain de la TPME souligne les vulnérabilités structurelles de certains segments du tissu productif Les TPME, notamment les très petites d'entre elles, sont entrées dans la crise pandémique avec des marges de liquidité et de solvabilité limitées. Plus de 51% de cette catégorie d'entreprises exerçaient ainsi en 2019 dans des branches qui ont été très affectées par la Covid. L'accélération des réformes nécessaires à l'amélioration de la compétitivité des très petites et moyennes entreprises est de mise. L'idée étant de préparer ces structures entrepreneuriales, constituées à hauteur de 92 % par les micro-entreprises, à l'ère post-Covid. Un cap marqué par des changements majeurs liés à des enjeux tels que la transformation numérique, l'accroissement des exigences environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) ainsi que la relocalisation des productions et la reconfiguration des chaînes de valeur. C'est ce que l'on peut tirer des conclusions formulées par l'Observatoire marocain de la très petite et moyenne entreprise (OMTPME) dans le cadre de son rapport annuel 2019-2020. Cette publication met en exergue les vulnérabilités structurelles de certains segments du tissu productif. Il ressort dans ce sens que les TPME, notamment les très petites d'entre elles, sont entrées dans la crise pandémique avec des marges de liquidité et de solvabilité limitées. Plus de 51% de cette catégorie d'entreprises exerçaient ainsi en 2019 dans des branches qui ont été très affectées par la Covid. Citons dans ce sens «le commerce, réparation d'automobiles et de motocycles», les «transports et entreposage» et l'«hébergement et la restauration», soit des parts respectives de 35,2%, 10,6% et 5,5%. Il ressort également que ces secteurs représentent 47,7% du chiffre d'affaires des TPME. Les secteurs du «commerce, répartition d'automobiles et de motocycles» y contribuent à hauteur de 39,2% contre 5,9% pour les transports et entreposage et 2,6% pour l'hébergement et restauration. Tenant compte de ce contexte difficile, l'année 2020 a été marquée par un ralentissement du rythme de création d'entreprise. Selon les données formulées par l'Ompic, 84.956 entités ont été créées sur ladite période marquant ainsi une baisse de 10,5% par rapport au volume atteint en 2019. D'après l'observatoire, ayant analysé une population constituée de 55.037 entreprises personnes morales, la région de Casablanca-Settat capte une part importante des nouvelles créations d'entreprises personnes morales. On relève ainsi une part de 34,8% en 2020, contre 36% en 2019. La région Rabat-Salé-Kénitra arrive en deuxième position avec 14,6% des créations. Tanger-Tétouan-Al Hoceima capte quant à elle 11,2% des nouvelles créations. Notons qu'en 2019, le nombre des entreprises personnes morales en cours de dissolution s'est établi à 7.654 marquant une hausse de 6,3%. Se basant sur un échantillonnage de 6.784 entreprises, le rapport démontre une prédominance des dissolutions au niveau de Casablanca-Settat avec une part de 36,2%, suivie de Rabat-Salé-Kénitra avec une part de 16,2% en stagnation comparé à 2018. La part des dissolutions dans la région de Marrakech-Safi est passée de 14,7% en 2018 à 11,9% en 2019. La répartition par secteur place le commerce en tête des secteurs les plus touchés par la dissolution. La part relevée en 2019 est de 33,9% contre 21% pour le secteur de la construction et 11,1% pour les activités spécialisées, scientifiques et techniques. Ces ratios se situent, selon l'observatoire, à des niveaux quasi identiques à ceux de 2018. A préciser que plus de la moitié des entreprises personnes morales en cours de dissolution en 2019 sont âgées de moins de 5 ans. Les entreprises ayant entre 5 à 10 ans représentent 30% des entreprises en cours de dissolution contre 19% pour celles âgées entre 10 à 20 ans. La part des entreprises en cours de dissolution dont l'âge dépasse 20 ans est, pour sa part, limitée à 0,6% marquant ainsi une baisse de 1,1 point par rapport à 2017.