Depuis son arrivée à la tête de l'institution onusienne, Antonio Guterres a donné un véritable élan au dossier du Sahara. La semaine dernière encore il a remis un rapport à l'Assemblée générale de l'ONU où il a rappelé les grandes lignes de l'Initiative du Maroc présentée depuis 2007. Le Secrétaire Général des Nations-Unies, Antonio Guterres, poursuit sûrement et rapidement son objectif annoncé dès son arrivée aux commandes de l'ONU fin 2016-début 2017 : promouvoir «une nouvelle dynamique et un nouvel esprit» dans la résolution du dossier du Sahara marocain. D'ailleurs dès avril 2017, dans le rapport dédié à ce dossier, Antonio Guterres avait appelé l'Algérie à assumer ses responsabilités et à se départir de ce faux-fuyant de ne pas être concernée par ce dossier. Que c'était dur d'ailleurs pour les adversaires de notre intégrité territoriale de perdre d'un coup deux alliés de taille : Ban-ki Moon et son acolyte Christopher Ross, qui avaient fait preuve d'une grande partialité sur ce dossier. La nouvelle tendance insufflée par Antonio Guterres se confirme encore plus en avril 2018, dans le rapport sur le dossier présenté au conseil de sécurité de l'ONU qui adoptera la résolution 2414. Parmi les nouveautés de cette résolution est la prorogation de six mois le mandat de la Minurso, ce qui implique désormais deux rendez-vous pour le Conseil de plancher sur l'état d'avancement dudit rapport et de la mise en œuvre réelle des recommandations du rapport. Le Maroc doit d'ailleurs rester vigilant et bien se préparer pour le rendez-vous du 31 octobre prochain. Autre indicateur est la demande réitérée et appuyée du conseil de sécurité quant à l'enregistrement et au recensement des populations des camps de Tindouf. Le rapport insiste pour que des «efforts soient réalisés dans ce sens». Le rapport d'avril 2018 accule les différentes parties à assumer leur responsabilité dans le processus de négociation, allusion faite l'Algérie et son faux-semblant de ne pas être concernée par ce dossier. Mieux encore, le conseil «souligne la nécessité de progresser vers une solution politique réaliste, praticable et durable à la question du Sahara», qui soit «fondée sur le compromis». D'ailleurs, le rapport indique la prééminence d'un cinquième round de négociation entre les différentes parties «qui doivent faire preuve de réalisme et d'un esprit de compromis pour réaliser des progrès dans les négociations». Le rapport consacre ainsi la prééminence de l'initiative marocaine d'autonomie pour résoudre le conflit artificiel autour du Sahara marocain. Depuis juin, la cadence s'accélère Avec la visite de Horst Köhler, l'Envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU dans la région fin juin et début juillet, dont les principales conclusions ont été présentée à huis clos au Conseil de sécurité le 8 de ce mois, les membres du Conseil ont unanimement réaffirmé leur ferme soutien à une solution politique réaliste, pragmatique et basée sur le compromis, au différend régional sur le Sahara Marocain, et ce conformément à la résolution 2414, adoptée le 27 avril 2018. A l'issue de ces consultations, l'Ambassadeur Représentant Permanent Adjoint du Royaume-Uni, Jonathan Allen, dont le pays assure la présidence du Conseil pour ce mois, a déclaré que « le Président Horst Köhler a reçu beaucoup de soutien du Conseil pour son approche et pour sa proposition d'essayer de voir s'il pourrait réunir les parties avant la fin de l'année, et nous avons tous souligné l'importance de consultations avec toutes les parties concernées». Cette demande du Conseil de Sécurité à l'Envoyé Personnel du Secrétaire Général fait suite à l'exigence du Maroc, dans ses démarches auprès des membres du Conseil de Sécurité, que le Royaume n'acceptera aucune idée ni étape à venir sans sa consultation et son accord au préalable. En se faisant l'écho de la demande du Maroc, les membres du Conseil de Sécurité ont pris conscience qu'aucune solution au problème du Sahara ne peut se faire sans l'accord du Maroc. De nouveaux développements Vendredi dernier, Antonio Guterres a soumis son rapport annuel sur la question du Sahara Marocain à la 73ème session de l'Assemblée Générale de l'ONU, dans lequel il consacre un long passage aux extraits du discours du Roi Mohammed VI prononcé le 6 novembre 2017, à l'occasion du 42ème anniversaire de la Marche verte. Le Secrétaire général a repris l'assertion selon laquelle « le Maroc maintenait son engagement à travailler dans le cadre du processus politique, en adhérant à la dynamique actuelle que le Secrétaire Général avait voulue, et à coopérer avec l'Envoyé Personnel ». Cet engagement tel que repris dans le rapport du Secrétaire Général, repose sur les fondamentaux du Royaume concernant la Question Nationale, notamment le rejet de toute solution en dehors de la pleine souveraineté du Maroc sur son Sahara et en dehors de son Initiative d'Autonomie, la nécessité pour toutes les parties d'assumer leurs responsabilités en vue de trouver une solution définitive à ce différend régional, le respect pour le Conseil de Sécurité, en tant que seul organe international chargé de superviser le processus de règlement, et le rejet de toute proposition obsolète visant à détourner le processus du mandat fixé. Le rapport met en relief les engagements du Royaume à poursuivre le développement socio-économique de ses Provinces du Sud, et « ne restera pas les bras croisés, à attendre que soit trouvée la solution souhaitée, mais poursuivra au contraire l'action engagée pour promouvoir le développement de ses Provinces du Sud, notamment en leur permettant de faire le lien entre le Maroc et les pays d'Afrique situés plus au Sud ». De même, le rapport se réfère à l'adoption, le 27 avril 2018, de la résolution du Conseil de Sécurité 2414, par laquelle l'organe exécutif de l'ONU souligne « qu'il convenait de faire des progrès dans la recherche d'une solution politique réaliste, pragmatique et durable » et appelle à faire preuve « de réalisme et d'un esprit de compromis ». Le contenu du rapport ne fait mention d'aucune autre initiative ou de proposition d'aucun genre, ce qui affirme à qui doute encore, l'enterrement définitif des plans antérieurs, désuets et inapplicables, auxquels s'attachent toujours les autres parties. En effet, le Secrétaire Général fait une référence exclusive aux résolutions du Conseil de Sécurité adoptées depuis 2007, comme la base du processus politique actuel.