Le Maroc a adhéré aux recommandations du Sommet sur le financement des économies africaines. L'événement tenu hier à Paris a exploré les pistes d'une reprise de croissance post-Covid sans s'embourber dans le surendettement. Mais les besoins financiers sont énormes. Le ministre de l'Economie, des finances et de la réforme de l'administration, Mohamed Benchaâboun, a représenté Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, au Sommet sur le financement des économies africaines, mardi à Paris. Ce Sommet international s'inscrit dans la continuité des initiatives lancées, aux niveaux régional et international, pour accompagner les pays de l'Afrique dans leurs efforts pour surmonter les multiples chocs induits par la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19), indique un communiqué de la Direction du Trésor et des finances extérieures (DTFE) relevant du ministère. Aussi, le Sommet, organisé sous l'égide du Président français Emmanuel Macron, a-t-il comme principal objectif la mobilisation de l'appui de la communauté internationale autour d'un partenariat commun pour le financement durable de l'Afrique, visant à replacer les économies africaines sur une trajectoire de croissance robuste et inclusive, tout en évitant de nouveaux cycles de surendettement, précise-t-on. Le ministre qui a salué l'initiative de l'organisation de ce Sommet dans un contexte où les économies africaines font face aux répercussions socio-économiques d'une crise pandémique sans précédent, a réitéré, à cet égard, l'appui du Royaume du Maroc à cette initiative ainsi qu'à tous les efforts de la communauté internationale visant à concrétiser les ambitions de développement et d'émergence du continent africain. Des ambition en ligne avec la vision éclairée de SM le Roi pour une Afrique prospère et autonome, souligne Benchaâboun. Une ambition qui sous l'effet de la crise doit faire face au caractère structurel de la problématique du financement des économies africaines et le besoin d'y apporter des réponses concrètes et durables. Pour le ministre des Finances, il est important d'accorder une attention particulière aux besoins de financement des pays africains à revenu intermédiaire de par le rôle primordial que pourraient jouer ces pays comme pôles de croissance sous-régionaux. Le Maroc a d'ailleurs adhéré aux recommandations contenues dans la déclaration du Sommet et qui ont porté principalement sur la réponse aux besoins de financement des pays africains, l'appui au secteur privé comme acteur majeur dans la dynamique de croissance et de création d'emplois et l'émergence/financement de projets d'infrastructures de qualité. Les participants au sommet envisagent en effet une réponse en deux étapes : assurer les besoins de financement immédiats et renforcer le secteur privé, dont ils estiment que le dynamisme représentera un facteur de croissance à long terme. Ainsi, le FMI estime que jusqu'à 285 milliards de dollars (233,3 milliards d'euros) de financements supplémentaires sur la période 2021-2025 seront nécessaires aux pays africains, pour renforcer la réponse apportée à la pandémie. Le sommet a été l'occasion de discuter d'une réaffectation des réserves du FMI (DTS ou droits de tirage spéciaux) des pays riches vers les économies en développement. Déjà qu'en en avril, les ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales du G20 ont soutenu un renforcement à hauteur de 650 milliards de dollars de ces réserves et la prolongation d'un moratoire sur le remboursement de la dette des pays les plus pauvres face à la crise du coronavirus. Si 34 milliards de dollars de ces réserves seront allouées à l'Afrique, Emmanuel Macron a formulé le vœu que ce montant passe à 100 milliards de dollars, en annonçant que la France et le Portugal avaient déjà décidé de réallouer leurs DTS.