L'une des lois qui continuent de susciter le débat celle portant interdiction de la fabrication, l'importation, l'exportation, la commercialisation et l'utilisation des sacs en plastique. Après une promulgation expresse et une mise en application en un temps-record (juillet 2016), la loi 77-15 connaît encore de la résistance malgré les moult efforts déployés par le gouvernement. En effet, malgré un durcissement des sanctions contre les fabricants, distributeurs, intermédiaires et autres et l'alourdissement des peines et les montants des amendes, le sac plastique est à nouveau de retour sur les marchés. Les hors-la-loi ne cessent d'enfreindre les textes en installant des ateliers clandestins de fabrication de sacs plastiques. Ce qui est sûr : c'est que la chasse à ces ateliers par les pouvoirs publics n'est pas une mince affaire. Surtout que le citoyen est complice et continue de consommer ces produits malgré leur dangerosité. Les conséquences de ce retour ne sont pas uniquement d'ordre écologique ou sanitaire mais également économique. En effet, les industriels ayant investi dans les produits de substitution sont aujourd'hui dans de beaux draps. Ils étaient 30 acteurs à s'être lancés dans l'aventure en investissant dans des machines qui coûtent entre 200.000 et 700.000 euros. Rappelons que pour appliquer cette loi et réussir le challenge de « Zéro Mika », le ministère de l'Industrie avait impliqué les industriels opérant dans la production des sacs plastiques dans l'objectif de les accompagner dans le processus de reconversion mais aussi les nouveaux industriels qui ont été intéressés par un marché qui s'annonçait prometteur. Ce qui a été le cas durant les 6 premiers mois suivant l'adoption de la loi comme nous l'explique dans cet entretien Mounir El Bari, Vice-président de la Fédération des Industries Forestières, des Arts Graphiques et de l'Emballage (FIFAGE) de la CGEM et ADG de CGP. Il faut dire que durant cette période, le sac plastique avait quasiment disparu de la circulation et avait été remplacé par le sacs tissé où en carton. Un exploit de courte durée puisque quelques mois plus tard les sacs étaient de retour mettant en danger des millions de dirhams investis dans la production des produits de substitution. Sauf que 3 ans après sa mise en place, les industriels sont moins enthousiastes et n'ont plus de visibilité sur la pérennité de leur investissement. Les détails avec Mounir El Bari sur les appréhensions des industriels.