Le ministère du Commerce, de l'industrie et des nouvelles technologies s'active à impliquer les sociétés consommatrices de la sacherie au Maroc pour réfléchir à des produits alternatifs, notamment des substituts en papier. Le timing choisi par le ministère n'est pas anodin. Cette action est menée en parallèle avec la campagne d'information et de contrôle orchestrée par l'équipe de Chami au niveau national. Dans ce sens, le département ministériel a approché la fédération des professionnels du papier/carton (Fifage) pour proposer des sachets en papier aux consommateurs finaux. «Nous avons proposé de suite notre collaboration effective à ce projet national qui touche à la protection de l'environnement», précise Mounir El Bari, président de la fédération. Une réincarnation possible pour les sachets en papier Mais les producteurs d'emballage ne sont pas les seuls professionnels appelés à se mobiliser. Le ministère a également rencontré les pharmaciens et les commerçants à cet effet. Une réunion avec l'Ordre national des pharmaciens en présence de la Fifage a eu lieu le 31 décembre dernier. Toutes les parties ont exprimé officiellement leur engagement pour migrer vers des substituts en papier pour bannir les sachets en plastique. Une autre réunion est prévue demain par le département de Chami. Cette fois, le ministère se réunira avec deux fleurons nationaux de la grande distribution, Aswak Assalam et Marjane. Ces derniers semblent être disposés à remplacer les sachets en plastique par des substituts en papier. Les grandes et moyennes surfaces sont en effet de grands consommateurs de sacherie. Le ministère espère que cette concertation donnera lieu à la signature d'une convention entre les différentes parties afin de substituer le papier au plastique pour les sachets de sortie de caisse. Auprès de la fédération, l'engagement est déjà effectif. La Fifage affirme être disposée à apporter son concours dynamique et son savoir-faire. D'ailleurs les industriels marocains produisaient et vendaient annuellement au niveau local plus de 5.000 tonnes de sacs en papier. Cette activité a disparu en 1994 avec l'arrivée des sachets en plastique. On se souvient d'ailleurs assez facilement du fameux sac gris, package incontournable des souks marocains, remplacé depuis par le sac en plastique noir. Des arguments mis en avant pour prouver que le secteur papier/carton possède le savoir-faire et détient toujours le parc de machines, un parc devant être amélioré certes, mais les professionnels s'engagent à investir pour réussir la transition, à condition de concrétiser ces concertations par des mesures d'encouragement officielles. Et comme pour appuyer l'action du gouvernement dans ce sens, nous noterons que les services de la Douane ont déjà annoncé avoir ramené les taxes d'importation du papier et carton à 5%. Une disposition qui n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. La guerre à la «mika kahla» Le 2 janvier 2010 était l'échéance fixée par le ministère pour le lancement d'une vaste campagne de sensibilisation et de contrôle auprès des fabricants, distributeurs et petits commerçants quant à l'application de la norme marocaine NM 11.4.050, relative aux exigences qualitatives dans la fabrication des sachets en plastique avec l'espoir d'en venir à bout en 2 ans. «La campagne a effectivement démarré et des visites sur le terrain ont été opérées, notamment auprès des grossistes des sachets en plastique, concentrés en majorité à Derb Milan», affirme Mohammed Azroul, délégué du ministère à Casablanca. Préalablement à cette phase de contrôle, les délégations du ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies ont organisé trois journées d'étude et d'information sur la stratégie ministérielle. Dans un deuxième temps, les contrôles vont aller crescendo et être plus fermes, pouvant même donner lieu à des poursuites en justice.