Après la mise en place de la loi 77-15 interdisant les sacs en plastique, la région Fès-Meknès a vu la reconversion de 7 entreprises de production de sacs en papier. Aujourd'hui, 4 entreprises ont fermé leurs portes tandis que 3 sont en difficulté. L'amour de l'interdit. C'est ainsi qu'expliquent certains fabricants de sacs en papier de la région Fès-Meknès le comportement des citoyens qui continuent de chercher et d'utiliser les sacs en plastique malgré la législation en vigueur. Deux facteurs aggravent la situation: la résistance des ateliers clandestins et la contrebande qui continuent d'approvisionner le circuit commercial traditionnel de la région en quantités importantes de produits. La mise en place de la loi 77-15 interdisant les sacs en plastique devait en principe profiter aux fabricants de produits de substitution, mais si l'on en croit des industriels, les sachets en plastique connaissent un retour en force sur le marché local. Après la mise en place de cette loi, la région Fès-Meknès a vu la reconversion de 7 entreprises de production de sacs en papier. Aujourd'hui, 4 sociétés ont fermé leurs portes tandis que les trois autres ont des difficultés à écouler leurs stocks. Tazi Jamal, directeur général de Hibag, souligne que «depuis les premiers mois de l'année 2017, les fabricants des produits de substitution en carton de la région ont des difficultés à écouler leurs stocks dont le niveau est en nette progression». Pour lui, «cela est principalement dû aux sacs commercialisés dans les grands souks et boutiques de la région, qui sont essentiellement des produits sortis des ateliers informels ou provenant de la contrebande». «Le fait que les sacs de congélation et de poubelle ne soient pas interdits par la loi a créé une faille pour les fraudeurs qui en ont profité pour importer des sacs sous ces appellations, sachant qu'ils seront utilisés à d'autres fins», explique Tazi. Pour sa part, la délégation du ministère de l'Industrie dans la région précise qu'il faut plus de temps pour éradiquer les sacs en plastique. «Le problème avec la ville de Fès, c'est que de nombreuses unités industrielles travaillent dans l'informel; nous avons d'énormes difficultés à identifier ces unités», explique Driss Sadok, le délégué du ministère de l'Industrie à Fès. Cependant, tempère-t-il, «ce fléau est en nette régression». «Les commissions de contrôle des ministères de l'industrie et de l'Intérieur et des autorités locales procèdent à des contrôles réguliers. Ainsi, d'importantes quantités de sacs en plastique interdits ont été saisies», déclare le responsable. Le délégué a également expliqué qu'il existe deux commissions régionales qui visent à contrôler ce secteur. La première relève de la délégation du ministère de l'Industrie. Elle programme chaque semaine des visites et des contrôles aux unités de production des sacs de congélation et de poubelle pour veiller au respect de la loi en vigueur. Quant à la 2e commission, qui comprend des membres de la Wilaya, des autorités locales, ainsi que de membres de la délégation du ministère de l'Industrie, elle contrôle la circulation et la vente ds sacs en plastique sur le marché local.