Avec les prolongations de l'Etat d'urgence sanitaire et les mesures restrictives visant à limiter la propagation du virus Covid-19, la Confédération Marocaine des TPE-PME monte au créneau pour dénoncer une situation devenue intenable. Dans un communiqué la Confédération dénonce également le non-accès des TPE et PME aux mesures de soutien mises en place par le Gouvernement et le Comité de Veille Economique (CVE) pour soutenir les entreprises et les secteurs les plus impactés. Et pourtant, les TPE-PME, qui représentent 95 % du tissu économique, sont celles qui ont subi le plus les effets de la crise sanitaire. « Pour faire face à cette crise sanitaire le gouvernement n'a pas cessé de prolonger le couvre-feu depuis fin décembre 2020. Les autorités exigent une autorisation de déplacement entre villes ce qui limite la mobilité des entrepreneurs sans oublier le couvre-feu entre 21H et 6H et la fermeture des locaux commerciaux à partir de 20H », précise la Confédération. Et d'ajouter « à cela se rajoute le fait que les TPE-PME vivent une fragilité structurelle et financière aggravée par la pandémie et que les mesures prises par le comité de veille économique (CVE) pour atténuer l'impact de Covid 19, n'ont pas été adaptées à ces petites structures ». Dans ce communiqué, la Confédération marocaine de TPE-PME tire la sonnette d'alarme sur les effets désastreux de la limitation des déplacements des représentants des TPE–PME ainsi que sur la mesure de fermeture des locaux commerciaux à 20H. Ainsi la Confédération a adressé, le 25 février dans la soirée, un courrier au Chef du gouvernement, aux ministres concernés aux médias ainsi qu'à toutes les parties prenantes pour alerter sur ce qui suit : * Les TPE.PME sont les structures les plus touchées par la nécessité d'avoir une autorisation de déplacement signée par les autorités, ce qui handicape de plus en plus la mobilité des entrepreneurs; * La prolongation de fermeture (couvre-feu) entre 20H et 6H impacte profondément l'activité économique des petites structures, commerçants, restaurants, et petits prestataires qui sont déjà fragilisés par leurs exclusions de l'accompagnement financier du système bancaire. * Instauration de mesures fiscales et financières plus favorables aux petites entreprises en situation de fragilité à cause de la pandémie. Les TPE- PME sont des composantes importantes dans l'économie nationale puisqu'elles représentent plus de 95 % du tissu productif, contribuent à 40% des investissements privés et 30% des exportations. « Néanmoins aucune mesure spécifique à ces entreprises n'a été prise pendant ces moments difficiles. Bien au contraire les mesures adoptées par le gouvernement ne font qu'accélérer la disparition précoce de ces structures », lit-on dans le courrier. L'étude réalisée par la Confédération en mars – avril 2020 sur les effets de la crise économique causés par le Covid-19 sur les TPE-PME avait révélé que plus de 83% de ces entreprises étaient en arrêt total pendant le confinement. « Malgré cela le gouvernement n'a pas prévu de lancer un programme adapté aux TPE-PME et Auto-entrepreneurs. Du coup, le nombre des entreprises qui ont fait faillite en 2020 a doublé par rapport à 2019 pour atteindre 20.000 entreprises (principalement les TPE)», déplore la Confédération.