A fin 2017, les prestations servies par les régimes de retraite représentent 117% des cotisations perçues. Au courant de l'exercice 2017, les réserves des caisses de retraite se sont accrues de 4,5% pour atteindre 293,7 Mds de DH. Les prestations servies par les régimes de retraite représentent 117% des cotisations perçues contre 110% une année auparavant. Le rapport prestations/cotisations reste élevé pour la CNSS (230,8%), suivi du RCAR (207%), la CIMR (126,9%) et la CMR (94,2%). « En effet, la réforme paramétrique du RPC-CMR intervenue en 2016 a permis d'équilibrer la tarification du régime pour l'avenir mais pas de redresser son solde global qui est en phase de déficit structurel depuis 2015 », apprend-on dans le rapport élaboré conjointement par l'ACAPS, l'AMMC et BAM sur la stabilité financière. Les soldes globaux du RCAR et de la CNSS devraient se maintenir positifs jusqu'en 2021 et 2027 respectivement. Aussi, il est à signaler que les résultats des projections effectuées en 2017 n'ont pas enregistré de changements majeurs en matière d'épuisement des réserves par rapport à celles effectuées en 2016. Les projections actuarielles montrent que pour la CNSS, l'épuisement des réserves est prévu en 2043 (contre 2044 projeté en 2016), alors que celui du RCAR interviendra en 2040 au lieu de 2038. Les réserves de la CIMR resteront positives tout au long de la période de projection. L'horizon de viabilité du RPC-CMR est plus réduit puisque ses réserves s'épuiseront en 2027. Comment assurer la pérennité du régime Si on prend le cas de la CNSS, allonger l'horizon de viabilité de 50 ans nécessiterait pour la Caisse, qui dispose d'un facteur démographique favorable, une augmentation du taux de cotisation à 13,7% au lieu de 11,9% en vigueur actuellement. En revanche, les taux de cotisation du RPC-CMR et du RCAR devraient, pour assurer leur viabilité sur le même horizon être augmentés à des niveaux insoutenables à savoir 46,1% et 34,4% respectivement au lieu de 28% et 18%. Il en découle que les marges de manœuvre dont dispose le secteur public restent réduites. « Le renforcement de leur équilibre financier dépend essentiellement de l'accélération de la mise en place du pôle public et du financement des dettes découlant des droits passés », annonce la même source. Les produits de taux se taillent la part léonine dans les placements Les placements effectués par les régimes de retraite en 2017 se sont élevés à 292 Mds de DH, soit une hausse de 4,3% par rapport à 2016. Si pour le cas de la CNSS, les placements sont effectués par la CDG, pour les trois autres régimes, leur structure est restée stable par rapport à 2016. Les placements obligataires ont représenté en 2017 une part de 70,8% contre 28% pour les actions. Les placements de la CIMR se caractérisent par la prépondérance des placements en actions et parts sociales avec un taux de 51,3%, alors qu'ils ne représentent que 29,6% et 11,7% respectivement pour le RCAR et le RPC-CMR.